Gilles Leroy : "Plus ça va, plus je m'oriente vers une musicalité à l'intérieur du roman"

Gilles Lreoy
Gilles Lreoy - Stéphane Haskell
Gilles Lreoy - Stéphane Haskell
Gilles Lreoy - Stéphane Haskell
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Dans son dernier roman, "Requiem pour la jeune amie", paru aux éditions du Mercure de France, Gilles Leroy dresse le portrait d'une jeune femme et de sa relation d'amitié avec le narrateur. L'occasion de revenir au micro de Maylis Besserie sur sa trajectoire et son univers littéraire.

Avec

Gilles Leroy publie son premier roman, Habibi (Michel de Maule), en 1987. Depuis, une vingtaine d'autres ont vu le jour. A l'occasion de la parution de son dernier ouvrage Requiem pour la jeune amie (Mercure de France), il raconte au micro de Maylis Besserie ses inspirations et ses méthodes de travail.  

Un écrivain entre deux mondes

Son œuvre balance entre deux mondes. Une partie de ses écrits est en effet nourrie de récits autobiographiques et d'histoires familiales, notamment dans Les Jardins publics (Mercure de France, 1994) ou encore L'Amant russe (Mercure de France, 2002). C'est également le cas de son dernier roman, Requiem pour la jeune amie (Mercure de France, 2021). Mais il est aussi l'auteur de toute une série de romans "américains". Les Etats-Unis sont en effet au cœur d’un certain nombre de ses ouvrages. Parmi eux, Zola Jackson (2010), Nina Simone (2013).

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Je suis imprégné de culture américaine : il y a la culture officielle, celle des livres, la grande littérature et une culture beaucoup plus triviale, mercantile qui tient à mon père et au boulot qu’il faisait : il importait des machines à sous qui venaient toutes de Chicago. C’étaient surtout des flippers, des jukebox... Je vivais au rythme de ce que mon père me racontait de ces Etats-Unis du dollar. J’ai saisi là comme un miroir de la France je pense. C’est facile de faire dialoguer les deux pays : que vous preniez les Fitzgerald ou Nina Simone, les artistes américains se sont beaucoup réfugiés en France, notamment les artistes afro-américains. Il y a un dialogue entre la France et les Etats-Unis et je me suis glissé là.

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La musique au cœur de son œuvre

L'œuvre de Gilles Leroy se nourrit également de son univers musical. Celui-ci est très présent notamment d'un point de vue formel. La musique est aussi bien souvent présente directement dans le roman, Requiem pour la jeune amie (Mercure de France, 2021) s'accompagne par exemple d'une playlist musicale. 

Je travaille énormément la musicalité de la phrase. C’est quelque chose qui compte beaucoup pour moi. Le son est aussi important que le sens. Pour moi, la phrase n’est pas finie tant que je ne peux pas , en la récitant, trouver le bon tempo, la bonne musicalité, le bon rythme. Et plus ça va, plus je m’oriente vers cette musique-là, à l’intérieur du roman. […] La musique est donc présente sur un plan microscopique mais aussi sur un plan macroscopique : dans la structure-même j’essaye de concevoir un plan musical. Je chapitre beaucoup et je donne un titre à ces petits chapitres. On pourrait y voir comme des plages musicales, comme des titres de chansons sur un album.

En 2007, il remporte le Prix Goncourt pour son roman Alabama song (Mercure de France) qui mêle éléments biographiques et imaginaires autour de la vie de Zelda Fitzgerald.

Son actualité : son roman Requiem pour la jeune amie a paru le 4 février 2021 aux Editions du Mercure de France.

Sons diffusés pendant l'émission

  • Lumière d'août lu par Faulkner lui-même
  • Extrait du documentaire Barbara, Chansons pour une absente diffusé sur Arte en 2016
  • Anne Wiazemsky au micro de Laure Adler dans L'Heure bleue le 19 mai 2017
  • "Lucky Number" Lene Lovitch
  • "African Reggae" Nina Hagen

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