Jonathan Capdevielle : "Habiter le plateau et le rendre vivant juste avec des voix"

Jonathan Capdevielle
Jonathan Capdevielle - Julien Pebrel
Jonathan Capdevielle - Julien Pebrel
Jonathan Capdevielle - Julien Pebrel
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L'enfance est au cœur de ses créations et il la renouvelle dans chacun de ses spectacles. Le metteur en scène, Jonathan Capdevielle, à l'occasion de son nouveau spectacle "Music All", est au micro d'Arnaud Laporte pour nous parler de son amour pour la marionnette et la mise en scène.

Avec

Un désir de représentation 

Né en 1976 à Tarbes, Jonathan Capdevielle est le benjamin d’une fratrie de six enfants. Dès son plus jeune âge, il aime faire des imitations. C'est à la bibliothèque de son école qu'il crée des petits ateliers d'animation et de spectacles en faisant participer les autres élèves. Jonathan Capdevielle a la chance d'avoir au cours de sa scolarité une professeure qui comprend son désir de représentation et qui le laisse improviser des formes théâtrales devant la classe avant les cours. Il assiste dans son enfance à des spectacles de Roméo Castellucci et de Philippe Genty ; le spectacle de marionnettes de ce dernier sera une véritable révélation pour le jeune Jonathan. 

Affaire à suivre
6 min

Après avoir suivi des cours de théâtre à Tarbes, Jonathan Capdevielle intègre l'Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette à Charleville-Mézières et y fait la rencontre de Gisèle Vienne. Une rencontre importante tant sur le plan amical que professionnelle puisque les jeunes metteurs en scène collaborent ensemble et Jonathan Capdevielle joue dans la majorité de ses spectacles. 

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Le thème de l'enfance et de l'adolescence au cœur de ses spectacles

L'enfance apparaît dès sa première création en 2007 avec Jonathan Covering au Festival Tanz im August à Berlin. Cette pièce a été très importante pour la création d'Adishatz/Adieu. Ce seul en scène est l'occasion pour Jonathan Capdevielle de parcourir la France mais aussi le monde entier puisqu'elle est jouée à Montréal, Tokyo, Belgrade ou encore Santiago du Chili. Il y interprète les chansons de Madonna en passant par celles de Francis Cabrel, Purcell ou encore Daft Punk. Sans les imiter, il multiplie les personnalités par le travestissement et cela devient un cauchemar de l'enfance, une façon de faire revivre les morts par la beauté. 

Grâce au travail que je pratique avec la voix et la dissociation corps/voix sur le plateau, je me demande comment habiter le plateau et le rendre vivant juste avec des voix, c'est-à-dire des présences fantômes ? On parle de soi, aussi, avec ceux qui nous ont quitté.

Les Chemins de la philosophie

Jonathan Capdevielle utilise l’autofiction et explore son enfance et son adolescence. Cela est particulièrement perceptible dans Saga créé en 2015 où il reprend l’histoire de sa famille dans une tragicomédie. Il poursuit sa création autofictionnelle avec le thème de l'imposture et du travestissement dans A nous deux maintenant en 2017 tiré du roman policier de Georges Bernanos Un crime écrit en 1935. En outre, dans Rémi monté en 2019, Jonathan Capdevielle s'empare du roman d'Hector Malot écrit en 1879 Sans famille et propose une mise en scène avec l'idée que l'arrachement est nécessaire pour vivre sa vie et qu'il est propice aux rencontres et aux voyages. Enfin il revient sur la scène au T2G Théâtre de Gennevilliers en 2021 avec Music All créé avec Marco Berrettini et Jérôme Marin, célébrant toujours l'enfance, l'âge perdu et la métamorphose. 

La Grande table d'été
1h 10

Actualité : Music All au T2G – Théâtre de Gennevilliers du 6 au 15 décembre dans le cadre du Festival d'Automne à Paris

Sons diffusés pendant l'émission :

  • Extrait de Margarita Nicolescu sur la marionnette 
  • Extrait de Gisèle Vienne
  • Requiem pour un fou de Johnny Hallyday reprise par Mathilde Fernandez dans une production signée Johan Papaconstantino
  • Extrait de Robert Bresson