Lamia Ziadé : "Les archives liées au monde arabe, c'est une de mes passions"

Lamia Ziadé
Lamia Ziadé - John Foley
Lamia Ziadé - John Foley
Lamia Ziadé - John Foley
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L’illustratrice et autrice libanaise Lamia Ziadé signe un nouveau récit illustré, Mon port de Beyrouth, paru le 1er avril aux Editions P.O.L. A cette occasion, elle revient au micro d’Arnaud Laporte sur son parcours et sa démarche artistique, entre récit historique et récit de vie.

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Le 1er avril a paru aux Editions P.O.L Mon port de Beyrouth, de l’illustratrice et autrice Lamia Ziadé, récit illustré de la catastrophe qui a ravagé Beyrouth en août dernier. L’occasion pour elle de revenir au micro d’Arnaud Laporte sur sa carrière, ses sources d’inspiration, et ses méthodes de travail.

Une enfance au Liban

Lamia Ziadé a grandi à Beyrouth, alors que le Liban est en pleine guerre dite civile. Elle trouve donc refuge dans les livres et le dessin, et décide très jeune d’en faire son métier. Ainsi, s’installe-t-elle en France pour suivre des études d’arts graphiques à Paris. Après avoir travaillé chez Jean-Paul Gaultier, elle se lance dans l’illustration de livres notamment pour enfants. 

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Une période d’art érotique

Dans les années 2000, le travail de Lamia Ziadé se concentre autour de l’érotisme. Avec Vincent Ravalec, elle publie L’Utilisation maximum de la douceur (Seuil, 2001), ode au plaisir solitaire féminin. Puis elle expose son travail de plasticienne, centré autour du nu féminin, à travers le monde, de Beyrouth à Los Angeles en passant par Paris. 

Le matériau du tissu me suit depuis mon enfance : mon grand-père était marchand de tissus, il avait un magasin de très beaux tissus occidentaux dans les souk de Beyrouth avant la guerre. Donc j’ai quelque chose avec les tissus depuis l’enfance.

J’utilise de la gouache pour mes livres parce qu'elle permet la couleur. Pour certains dessins que je fais qui sont plus pop, comme des objets de supermarchés ou des affiches de cinéma, je trouve que la gouache couvre bien le papier. Ça rend ce côté pop des objets que je choisis de dessiner.

Métronomique
59 min

Ses récits illustrés 

En 2006, la reprise du conflit isarélo-arabe marque profondément son travail. Cette résurgence de violence dans le présent la pousse à se plonger, à travers la création, dans l’histoire : son histoire personnelle et celle de son pays. Avec Bye Bye Babylone (Denoël Graphic, 2010), elle met ses couleurs inspirées du pop-art au service du récit des années 1970 à Beyrouth. Puis, dans Ô nuit, Ô mes yeux (P.O.L., 2015), s'appuyant sur un important travail de documentation, elle retrace l’âge d’or de la chanson et du cinéma du Proche-Orient du milieu du XXème siècle. En 2021, c’est au récit de la catastrophe d’août 2020 qu’elle se consacre avec le récit illustré Mon Port de Beyrouth (P.O.L., 2021). 

L’archivage n’est pas dans la culture arabe, le fait de répertorier, d’organiser. Pour ce livre, Ô nuit, Ô mes yeux, j’ai eu beaucoup de mal à faire des recherches parce qu’il n’y a rien. J’ai dû aller rencontrer les descendants de chanteuses pour en savoir plus. Il y a les journaux qui ont leurs archives. Mais au moment où j’ai fait le livre, les archives nationales du Liban à Beyrouth étaient dans des caisses depuis la guerre. […] Donc c’est un vrai travail d’enquêtrice. Heureusement, maintenant, il y a Internet qui aide beaucoup parce que les gens partagent des documents. Ça a été très important pour mon livre.

Le Réveil culturel
25 min

Son actualité : son ouvrage Mon port de Beyrouth, a paru le 1er avril aux Editions P.O.L.

Découvrir le site internet de Lamia Ziadé.

Sons diffusés pendant l'émission

  • Lokman Slim dans Villes mondes Beyrouth : Escale 2, interrogé par Catherine Liber, sur France Culture, 1er décembre 2013.
  • "Yalla tnam", Faïrouz, 1967.
  • "Les grands boulevards", Yves Montand, 1952.
  • Aurélien Colly dans Affaire à suivre, sur France Culture, le 9 novembre 2020.

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