Grand nom de la bande dessinée issue de la blogosphère, Pénélope Bagieu s’est imposée pour son son trait délié et vif et ses récits mâtinés d’humour, de féminisme et d’indignation. Le temps d’un entretien au long cours, elle retrace son parcours et nous entraîne dans la fabrique de ses créations.
- Pénélope Bagieu Illustratrice, dessinatrice et scénariste de bande-dessinée
Depuis qu’elle a mis les pieds dans la BD en 2007, Pénélope Bagieu n’a cessé d’enchainer les succès, de son blog très consulté à ses Culottées en 2016 qui ont fait le tour du monde et lui ont valu le prix Eisner en 2019. Avec Les Strates, son dernier album paru en novembre 2021 chez Gallimard, l’autrice et dessinatrice se raconte et creuse ainsi plus profondément le sillon de l’autofiction auquel elle s’est souvent essayée. L’occasion de revenir sur son parcours le temps d’un entretien au long cours et de découvrir les coulisses de son art.
Au cours de l'entretien, elle revient sur le projet de son dernier album "Les Strates":
"Le point commun de toutes ces histoires, c'est que même si ça peut paraître parfois des événements assez anecdotiques, ça a été à chaque fois quelque chose de décisif qui a changé la donne pour l'adulte que je suis devenue. Le point de départ de la plupart de mes traits de caractère ce sont ces histoires là" Pénélope Bagieu
Des vies tout à fait fascinantes
Biberonnée à Mafalda et Tex Avery, Pénélope Bagieu s’est fait connaître avec son blog "Ma vie est tout à fait fascinante", puis reconnaître avec la série de bande dessinées des Joséphine (adaptée depuis au cinéma). On lui doit également California Dreamin' qui nous révéla l’histoire touchante d'Ellen Cohen, la chanteuse des Mamas Papas, et plus récemment l’adaptation de Sacrées Sorcières de Roald Dahl qu’elle a augmenté d’un nouveau personnage féminin pour faciliter l’identification des petites filles.
"J'ai avancé quand même pas mal sur l'autoroute sans me poser trop de questions, avant de commencer à me dire que c'était vraiment super et que j'avais une chance folle. Les premières années, j'avais surtout peur que ça s'arrête. J'avais l'impression que ça allait presque me porter malchance de regarder par-dessus mon épaule deux minutes et de me dire "franchement, ça marche" Pénélope Bagieu
"Je ne suis pas du tout dans la mystique de l'artiste maudit" Pénélope Bagieu
A chaque création, que ce soit du côté du net, de la biographie ou de la littérature jeunesse, Pénélope Bagieu fait montre d’un talent rare pour croquer l’existence de personnages en quelques vignettes, avec humour et dérision, et toujours bienveillance.
"Je suis un peu au pic de mes capacités de main et d'œil. Peut-être qu'on s'autorise à dessiner plus de choses en vieillissant et donc on explore des pans nouveaux de son dessin" Pénélope Bagieu
La BD, un cheval de Troie
Considérée comme autrice girly à ses débuts, Pénélope Bagieu s’est imposée peu à peu comme une artiste féministe, engagée pour la reconnaissance des femmes dans le neuvième art, mais aussi dans les autres.
"On ne m'a pas particulièrement élevée comme une fille et je ne me suis jamais entendue dire que quelque chose était hors de ma portée. Ça m'a fait un petit matelas de départ, de confiance en moi, pour qu'une fois qu'on me lâche à l'extérieur de la maison et que je me heurte pour de bon aux inégalités, je sois assez armée pour me dire que à priori, il n'y avait pas de raison que ça se passe différemment de ce j'avais observé." Pénélope Bagieu
Dans les deux tomes de son best-seller Culottées, elle revenait sur le destin exceptionnel de trente femmes. Parmis elles, l'actrice Margaret Hamilton, la vulcanologue Katia Krafft, l'impératrice chinoise Wu Zetian, la rappeuse afghane Sonita Alizadeh, la marathonienne Cheryl Bridges… toutes les nuances de l'héroïsme y furent célébrées puis discutées par l’autrice dans les universités aux quatre coins du globe à l’occasion de la promotion.
"Ce qui m'a plu dans l'histoire de chacune d'elles, c'est une façon de me reconnaître dedans pour une raison très fine à chaque fois. Il y a quelque chose dans chacune de ces femmes qui me parle et dans laquelle je me retrouve. Et je pense que quiconque écrit des histoires se sent une affinité avec son sujet et parle de soi de manière plus ou moins déguisée." Pénélope Bagieu
Dernière parution : Les Strates chez Gallimard, paru en novembre 2021.
Sons diffusés pendant l'émission :
- « California Dreamin’ » de The Mamas and the Papas sur l’album « If You Can Believe Your Eyes and Ears » (1966)
- « Half a wizard half a witch » de Mélissa Laveaux sur l'album “Mama forgot her name was miracle” (2022)
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Réalisation
- Collaboration