Changement climatique : les nouveaux fronts de l'Arctique

Un officier russe et des soldats se tiennent à côté d'un camion militaire le 3 avril 2019 près de la base militaire du nord de l'île de Kotelny, au-delà du cercle polaire, une région stratégique pour Moscou.
Un officier russe et des soldats se tiennent à côté d'un camion militaire le 3 avril 2019 près de la base militaire du nord de l'île de Kotelny, au-delà du cercle polaire, une région stratégique pour Moscou. ©AFP - Maxime Popov
Un officier russe et des soldats se tiennent à côté d'un camion militaire le 3 avril 2019 près de la base militaire du nord de l'île de Kotelny, au-delà du cercle polaire, une région stratégique pour Moscou. ©AFP - Maxime Popov
Un officier russe et des soldats se tiennent à côté d'un camion militaire le 3 avril 2019 près de la base militaire du nord de l'île de Kotelny, au-delà du cercle polaire, une région stratégique pour Moscou. ©AFP - Maxime Popov
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Le 25 septembre prochain, le Groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) rend public son nouveau rapport sur l'évolution des océans et de la cryosphère, ces zones dont l'eau en surface est solide. Comme l'Arctique, une région au cœur d'intérêts stratégiques.

Avec
  • Mikaa Mered chargé d’enseignement en géopolitique des pôles à Sciences Po et HEC
  • Igor Yurgens président de l’Institut du Développement contemporain (Russie), membre du conseil d'administration de l'Union des industriels et entrepreneurs de Russie
  • Magali Vullierme docteure en sciences politiques rattachée au laboratoire CEARC, Culture, Environnement, Arctique, Représentations, Climat et à l’Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire
  • Camille Escudé Géographe, chercheuse au Centre d’études des relations internationales (CERI/Sciences Po) et au Groupes d’études géopolitiques (GEG/ PSL)
  • Alexandre Taithe Chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique et coordinateur de l’Observatoire de l’Arctique

Un "résumé des décideurs". C'est ce que doivent adopter les représentants des Etats, en compagnie de plusieurs experts du Giec, le groupe intergouvernemental des experts du climat, à l'issue d'une réunion spéciale à Monaco qui s'étale du vendredi 19 au lundi 23 septembre. D'une trentaine de pages, le document doit être le résumé du prochain rapport des scientifiques, qui a pour thème l'évolution des océans et de la cryosphère, soit les banquises, les calottes glacières, les lacs gelés. 

La fonte des glaces transforment certains territoires en zone d'intérêts, et aiguisent les appétits des dirigeants qui en sont les voisins les plus proches. En Arctique, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, le Canada et l'Europe ne veulent pas rester en retrait face à ces évolutions climatiques. Dans ce course vers le Nord, Poutine a pris de l'avance sur Trump : la Russie a accordé pas moins de 186 milliards de dollars d'investissement, contre 100 pour les Etats-Unis. 

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Fin août, le président américain n'y est pas allé par quatre chemins en annonçant vouloir acheter le Groënland. La gigantesque île de l’Arctique « fait beaucoup de mal au Danemark parce qu’ils perdent environ 700 millions de dollars chaque année pour l’entretenir… Et stratégiquement, pour les Etats-Unis, ce serait sympa », avait-il expliqué face à plusieurs journalistes. Après le refus de la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, Donald Trump avait réagi sur Twitter avec un brin d'humour : 

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Riche en ressources naturelles, possible zone de flux commercial, la région du Pôle-Nord concentre de nouveaux enjeux géostratégiques à mesure qu'elle perd ses mammifères. Au cœur de batailles sur le plan du droit international, l'Arctique a été traversé par des brise-glaces russe et américain, sans laisser indifférents la Chine, la Norvège et le Danemark. Comment ont évolué les stratégies gouvernementales face à la crise climatique ? L'Arctique va-t-il devenir le prochain carrefour des intérêts internationaux  ? 

Avec Camille Escudé, doctorante en relations internationales à Sciences-po, vice-présidente du groupe nordiques au Groupe d’Etudes Géopolitique (GEG) de l’ENS, Magali Vullierme, docteure en sciences politiques rattachée au laboratoire CEARC (Culture, Environnement, Arctique, Représentations, Climat) et à l’Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire, Mikaa Mered professeur de géopolitique des zones Arctique et Antarctique à l’ILERI, Paris, expert-évaluateur auprès de la Commission européenne, et auteur de « Les Mondes Polaires » (PUF, octobre 2019), Alexandre Taithe, chargé de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique, et au téléphone, Igor Yurgens, président de l’Institut du Développement contemporain (Russie), membre du conseil d'administration de l'Union des industriels et entrepreneurs de Russie.

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