Chine, États-Unis : l'escalade

Entre Washington et Pékin, les récits nationaux de gestion de crise s'affrontent sous fond de guerre commerciale, alors que l'Assemblée générale de l'OMS s'ouvre cette semaine.
Entre Washington et Pékin, les récits nationaux de gestion de crise s'affrontent sous fond de guerre commerciale, alors que l'Assemblée générale de l'OMS s'ouvre cette semaine.  ©AFP - Philip Fong
Entre Washington et Pékin, les récits nationaux de gestion de crise s'affrontent sous fond de guerre commerciale, alors que l'Assemblée générale de l'OMS s'ouvre cette semaine. ©AFP - Philip Fong
Entre Washington et Pékin, les récits nationaux de gestion de crise s'affrontent sous fond de guerre commerciale, alors que l'Assemblée générale de l'OMS s'ouvre cette semaine. ©AFP - Philip Fong
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L'assemblée générale de l'OMS est devenue, depuis le début de la semaine, le théâtre idéal pour l'affrontement verbal, commercial et diplomatique entre les deux superpuissances, en prise avec la crise sanitaire.

Avec
  • Nadège Rolland chercheuse sur les questions politiques et de sécurité en Asie-Pacifique au National Bureau of Asian Research (NBR)
  • Alice Ekman Analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS)
  • Antoine Bondaz Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, enseignant à Sciences Po
  • Sébastien Jean Professeur d'économie au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
  • Benjamin Haddad directeur Europe à l’Atlantic Council (Washington)

Le ton monte entre Washington et Pékin, et il ne s’agit plus seulement d’anicroches verbales aussitôt gommées par la réaffirmation d’intérêts économiques communs. Le Covid-19 agit sur l’échiquier international comme il agit au sein même de nos sociétés : il accentue les tendances lourdes, il exacerbe les enjeux. 

Au début de la semaine, l’assemblée générale de l’OMS a illustré de façon saisissante ces nouveaux rapports de force entre un président américain qui menace de s’en retirer et son homologue chinois qui se présente en garant du multilatéralisme sanitaire. Xi Jinping  a ouvert hier en grande pompe l’Assemblée nationale populaire, qui réunit chaque année 3.000 responsables du parti communiste venus des tréfonds de l’empire du Milieu. Pour le dirigeant chinois, il s’agit de transformer le rituel en consécration de son triomphe sur une pandémie née sur son sol. À cinq mois de l’élection présidentielle, Donald Trump se débat dans une catastrophe sanitaire et économique dont il n’a pas mesuré à temps l’ampleur et cherche à reprendre la main. Après avoir mis en cause, je cite, « l’incompétence de Pékin qui a provoqué une tuerie de masse mondiale » fin de citation, le président américain propose que le prochain G7 ait lieu à Camp David le mois prochain. 

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L’économie mondiale est pantelante, les deux géants se menacent de sanctions réciproques. Le duel se déplace sur le terrain des avancées technologiques. Au delà des discours, jusqu’où les impératifs économiques et commerciaux pèsent-ils d’un côté comme de l’autre ? Quelles conséquences pour l’Europe, pouvons-nous tirer bénéfice de cette nouvelle forme de guerre froide ?

Avec Alice Ekman, analyste responsable de la Chine et de l’Asie à l’ Institut des études de sécurité de l’Union Européenne, autrice de " Rouge vif : l’idéal communiste chinois" (Editions de l’Observatoire, février 2020), Benjamin Haddad, directeur Europe à l’Atlantic Council (Washington), auteur de " Le paradis perdu. L'Amérique de Trump et la fin des illusions européennes” (Grasset, 2019), Sébastien Jean, directeur du CEPII, co-auteur de l'ouvrage collectif " L'Économie mondiale 2020" (La Découverte), Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), auteur de " Corée du Nord : plongée au cœur d'un État totalitaire" (Editions du Chêne, 2016) et Nadège Rolland, chercheuse sur les questions politiques et de sécurité en Asie-Pacifique au National Bureau of Asian Research (NBR). 

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