Cinéma et géopolitique

Alors que l'industrie du cinéma et le secteur culturel tentent de survivre face à la crise, comment le septième art reste-t-il un soft-power sous temps de Covid ?
Alors que l'industrie du cinéma et le secteur culturel tentent de survivre face à la crise, comment le septième art reste-t-il un soft-power sous temps de Covid ?   ©AFP - CLEMENT MAHOUDEAU
Alors que l'industrie du cinéma et le secteur culturel tentent de survivre face à la crise, comment le septième art reste-t-il un soft-power sous temps de Covid ? ©AFP - CLEMENT MAHOUDEAU
Alors que l'industrie du cinéma et le secteur culturel tentent de survivre face à la crise, comment le septième art reste-t-il un soft-power sous temps de Covid ? ©AFP - CLEMENT MAHOUDEAU
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L'année 2020 a bousculé les productions dans le monde entier, bien que le succès des plateformes continuent d'aiguiser l'appétit des grandes puissances. Comment la crise sanitaire a-t-elle renouvelé l'utilisation de ce soft-power ?

Avec
  • Némésis Srour doctorante à l’EHESS.
  • Emmanuel Lincot spécialiste de la diplomatie culturelle de la Chine et la question du ‘soft power’ du régime, professeur à l'Institut Catholique de Paris, chercheur associé à l’IRIS
  • Laurent Creton professeur à l'université Sorbonne Nouvelle, spécialiste de l'économie du cinéma, auteur notamment de "Economie du cinéma. Perspectives stratégiques" réédition Armand Colin 2020.
  • Ludovic Tournès Professeur d’histoire internationale à l’Université de Genève

C’est Noël, et nous n’irons pas au cinéma. La pandémie frappe durement les activités et les métiers de la culture, tout le monde s’en plaint sans en voir la fin, notre radio déploie beaucoup d’efforts pour tenter d’alléger nos privations. A l’échelle mondiale, le cinéma est surtout une industrie dont les mutations s’accélèrent sous nos yeux et de notre fait, puisque nos modes de consommation changent. 

Protagoniste incontournable

Les plateformes dominent désormais le marché, les producteurs adaptent, tant bien que mal, leur stratégie commerciale, et d’un continent à l’autre, les rapports de force évoluent. Certes les Etats-Unis restent la patrie d’Hollywood et des majors, des grands groupes dont la production rythme encore l’essentiel du secteur, l’imaginaire américain continue de l’imprégner, mais d’autres géants sont à l’œuvre, dont l’essor accompagne les ambitions des régimes politiques qui les encouragent et les contrôlent. 

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La Chine devient un protagoniste incontournable par la taille de son marché intérieur, bien sûr, par les capacités de financement de ses propres conglomérats, mais aussi par les contraintes et la censure imposées par le bureau de la propagande du parti communiste, qui régit le secteur. Le cinéma indien est un autre géant, dont le régime politique, et surtout celui du nationaliste hindou Modi, utilise la capacité d’influence et de rayonnement, notamment au Moyen-Orient. 

La Turquie s’y emploie à son tour. Et l’Europe dans tout ça ? Faute de sociétés de taille suffisante, quelle que soit notre vitalité créatrice, sommes-nous de plus en plus les consommateurs et les spectateurs d’un grand jeu mondial où le cinéma accompagne les évolutions géopolitiques ?

Christine Ockrent reçoit Némésis Srour, docteure au Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud, Ludovic Tournès, historien, professeur à l'Université de Genève, auteur de « Américanisation. Une histoire mondiale XVIIIe-XXIe siècles » (Fayard, 2020), Laurent Creton, professeur des universités à La Sorbonne, auteur de « Économie du cinéma : perspectives stratégiques » (Armand Colin, août 2020) et Emmanuel Lincot, spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la Chine contemporaine, Institut Catholique de Paris, auteur de « Chine, une nouvelle puissance culturelle ? soft power & sharp power, (MKF éditions, mai 2019), et en avril prochain de « Géopolitique du patrimoine » (avril 2021, éditions MkF). 

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