A l'occasion de la Journée de l'Europe, une large conférence participative démarre ce samedi 9 mai pour poser les jalons des prochaines évolutions de l'Union européenne.
- Nicole Gnesotto Vice-présidente de l’Institut Jacques Delors, professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers
- Giuliano da Empoli Essayiste, romancier et ancien conseiller politique de Matteo Renzi
- Jacques Rupnik Historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po
- Luuk Van Middelaar Historien et philosophe, titulaire de la Chaire Valeurs européennes à l’Université catholique de Louvain (UCL), Auteur du Passage to Europe (Yale UP, Gallimard etc.). Editorialiste @nrc @tijd. Prof Univ Leiden and Louvain-la-Neuve.
Dimanche, l’Union Européenne fêtera ses 71 ans – le 9 mai 1950, Robert Schuman appelait à la mise en commun du charbon et de l’acier, ces matériaux qui avaient embrasé la guerre, et cinq pays se joignaient à la France pour fonder la CECA.
Cafouillage vaccinal
Dimanche, à Strasbourg, Emmanuel Macron prononcera le discours inaugural de la conférence sur l’avenir de l’Europe - un exercice d’un nouveau genre, qui doit durer un an et associer citoyens et parlementaires pour définir l’Europe telle qu’ils souhaitent. Enfin, pourrait-on dire, tant le reproche majeur, au fil des générations, a été de dénoncer la construction par le haut d’un échafaudage institutionnel, technocratique, qui reste abscons aux yeux du plus grand nombre.
Les méthodes pour organiser cette conférence restent floues, victimes des querelles habituelles entre égos, organisations et états, mais l’urgence demeure. Dans un monde où les rapports de force se déplacent au détriment du continent européen, comment le renforcer, comment dynamiser et justifier auprès des opinions publiques ce processus singulier qui, au fil des crises et des élargissements, réunit aujourd’hui 27 démocraties dans un même espace sans en définir clairement le modèle politique ? Alors que la pandémie est en décrue, un nouvel élan s’impose.
Des institutions conçues pour fonctionner par consensus sont prises de court quand il faut décider dans l’urgence – on l’a vu avec le cafouillage vaccinal. Les responsables peinent à incarner ces institutions face à des états membres jaloux de leur souveraineté – ainsi Mme Van der Leyen affiche l’ambition d’une Commission géopolitique sans en avoir vraiment les moyens.
En 71 ans, indéniablement les progrès sont là depuis l’Europe à 6 des pères fondateurs, mais aucun récit commun n’a véritablement émergé, susceptible de convaincre, d’agglomérer, d’entraîner une opinion publique européenne. Est-ce là, aujourd’hui, un objectif nécessaire ? Quelles devraient être les priorités de l’Union pour les 20 ans à venir ?
Emmanuel Macron est entré en campagne, Madame Merkel s’en va, Mario Draghi permet à l’Italie de peser davantage, les frugaux du nord se méfient des emballements, les illibéraux à l’Est affirment d’autres valeurs – comment atteindre et écouter les citoyens européens eux-mêmes ?
Christine Ockrent reçoit Nicole Gnesotto, historienne et politiste, titulaire de la chaire « Union européenne » au Conservatoire national des arts et métiers, autrice de "L'Europe indispensable" (Editions du CNRS, 2019)
Giuliano Da Empoli, essayiste et ancien conseiller politique de Matteo Renzi, auteur de "Les ingénieurs du chaos" (JC Lattès, 2019)
Luuk Van Middelaar, historien et philosophe, titulaire de la Chaire Valeurs européennes à l’Université catholique de Louvain (UCL), auteur de "Quand l'Europe improvise : dix ans de crises politiques" (Gallimard, 2018)
Jacques Rupnik, historien et politologue, directeur de recherche au CERI Sciences-Po, co-directeur de l’ouvrage “L'onde de choc tchécoslovaque : 1968 : en Europe médiane et occidentale”, (Institut d’études slaves, 2020)
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