Entre la Chine et la Russie : les enjeux de l'Asie Centrale

Emomalii Rahmon (Président tadjik), Almazbek Atambaïev (Pdt kirghize), Noursoultan Nazarbayev (Pdt kazakh), Vladimir Poutine (Pdt russe), Xi Jinping (Pdt chinois), Islam Karimov (Pdt ouzbek), Sommet Shanghai, 10 juillet 2015
Emomalii Rahmon (Président tadjik), Almazbek Atambaïev (Pdt kirghize), Noursoultan Nazarbayev (Pdt kazakh), Vladimir Poutine (Pdt russe), Xi Jinping (Pdt chinois), Islam Karimov (Pdt ouzbek), Sommet Shanghai, 10 juillet 2015 - Kremlin / wikicommons
Emomalii Rahmon (Président tadjik), Almazbek Atambaïev (Pdt kirghize), Noursoultan Nazarbayev (Pdt kazakh), Vladimir Poutine (Pdt russe), Xi Jinping (Pdt chinois), Islam Karimov (Pdt ouzbek), Sommet Shanghai, 10 juillet 2015 - Kremlin / wikicommons
Emomalii Rahmon (Président tadjik), Almazbek Atambaïev (Pdt kirghize), Noursoultan Nazarbayev (Pdt kazakh), Vladimir Poutine (Pdt russe), Xi Jinping (Pdt chinois), Islam Karimov (Pdt ouzbek), Sommet Shanghai, 10 juillet 2015 - Kremlin / wikicommons
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Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan: ils sont 5 au coeur de l'Asie centrale et au carrefour de plusieurs influences et défis. Jusqu’où le Kremlin a-t-il gardé la main sur ces pays frontières ? Comment la Chine cherche-t-elle maintenant à imposer son jeu ?

Avec
  • Julien Vercueil Maître de conférences en sciences économiques, INALCO, Rédacteur en chef adjoint de la Revue de la Régulation
  • Julien Thorez Chargé de recherche au CNRS dans L’Unité Mixte de Recherche « Mondes iranien et indien ».
  • Philippe Le Corre Chercheur au Asia Society Policy Institute et professeur invité à l'ESSEC
  • Didier Chaudet Chercheur associé à l’IFEAC

Prenons le large ce matin, éloignons-nous de l’Amérique de Monsieur Trump, des incertitudes de l’Europe post brexit, et de la guerre au Moyen Orient. Partons à la découverte de ces pays qui sont à la charnière géographique, politique, économique de plusieurs empires et qui tentent, chacun à sa manière, d’en tirer le meilleur profit.

Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan : ces 5 pays d’Asie centrale, à majorité musulmane, conjuguent plusieurs des défis que la mondialisation impose aux émergents, tout en s’accommodant tant bien que mal, des ambitions rivales de la Russie et de la Chine. Indépendants depuis l’écroulement de l’Union Soviétique, il y a 25 ans, ces 5 pays en « -stan », comme le disent certains experts, sont aux mains de dictateurs, formés à l’ancienne, inquiets des visées djihadistes venus de l’Afghanistan voisin.

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Jusqu’où le Kremlin a-t-il gardé la main sur ces pays frontières ? Comment la Chine cherche-t-elle maintenant à imposer son jeu ? Les pays d’Asie centrale font-ils partie commune ou rivalisent-ils, en fonction de leurs atouts, énergétiques, en particulier ? Que font là-bas les États-Unis et l’Europe ?

Questions Internationales, "L'Asie centrale : grand jeu ou périphérie ? Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbekistan, Tadjikistan, Turkménistan"
Questions Internationales, "L'Asie centrale : grand jeu ou périphérie ? Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbekistan, Tadjikistan, Turkménistan"
- Questions Internationales

Autour de Christine Ockrent :

Julien Vercueil, maître de conférences de sciences économiques à l'Institut national des langues et civilisations orientales de Paris (INALCO). Il a publié "L' Union économique eurasiatique vue d'Asie centrale et de Moscou" dans le prochain numéro de Questions Internationales (23 novembre 2016), " L'Asie centrale : grand jeu ou périphérie ? Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbekistan, Tadjikistan, Turkménistan".

Julien Thorez Chargé de recherche au CNRS dans L’ Unité Mixte de Recherche « Mondes iranien et indien ». Il a publié "La « nouvelle route de la soie » : une notion porteuse d'illusion" (Questions Internationales, 23 novembre 2016).

Philippe Le Corre, chercheur à la Brookings Institution à Washington, chercheur associé à l' Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), maître de conférences à Sciences Po Paris. Il a publié en 2015 avec la collaboration d'Alain Sepulchre, L' Offensive chinoise en Europe chez Fayard.

Didier Chaudet, Directeur de la publication du CAPE, chercheur non-résident, IPRI (Islamabad Policy Research Institute, think tank Pakistanais) et attaché scientifique, IFEAC (Institut Français d'Etudes sur l'Asie Centrale, Kirghizstan). Il a publié Le défi djihadiste dans l'Asie central post-soviétique, dans Questions Internationales (23 novembre 2016)

Vladimir Poutine et le Premier ministre ouzbek Shavkat Mirziyoyev, lors de la cérémonie hommage au Président Islam Karimov à Samarkande, OUzbekistan, 6 Septembre
Vladimir Poutine et le Premier ministre ouzbek Shavkat Mirziyoyev, lors de la cérémonie hommage au Président Islam Karimov à Samarkande, OUzbekistan, 6 Septembre
© Reuters - Sputnik/Kremlin/Alexei Druzhinin

La chronique d'Eric Chol

Eric Chol, Directeur de la Rédaction de Courrier International

La Chine avance ses pions en Asie centrale, avec son projet d’intégration commerciale. Cette initiative chinoise est une réponse à l'affaiblissement de la mondialisation occidentale.

Début novembre, le premier ministre chinois Li Keqiang a participé au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui se tenait cette année à Bichkek, la capitale kirghize. Le dirigeant chinois a donné une nouvelle impulsion commerciale au groupe des 5 pays d'Asie Centrale, dans lequel on trouve, en plus de la Chine et du Kirghizstan, le Kazakhstan , l’Ouzbékistan, et la Russie. En fait, rapporte le journal T*_he Diplomat*_, Pékin veut créer une synergie entre d’un côté son grand projet de nouvelle route de la soie, et de l’autre le projet russe d’Union économique eurasaitique. Pour créer cette synergie, Pékin veut établir une zone de libre échange. Mais, selon le journal, cette idée chinoise risque de ne pas faire les affaires de la Russie...

Nikkei Asian Review constate pour sa part un coup de mou de la mondialisation. Nigel Gould Davies, l’auteur de cet article, qui enseigne les relations internationales en Thaïlande, explique que cette initiative chinoise contraste avec la toile de fond que l’on connait depuis quelques mois: le vote sur le Brexit, le quasi échec du traité Ceta entre l’Europe et le Canada, les critiques croissantes sur l’accord de Partenariat transpacifique ou celles sur l’accord transatlantique n’ont fait que renforcer le inquiétudes sur l’ère d’ouverture globale, qui toucherait à sa fin, décrit l’auteur. Mais le projet chinois de route de la soie montre en réalité qu’il s’agit là d’une vision biaisée : car la Chine –et non la Russie- qui est la manœuvre pour pousser les feux d’une autre mondialisation ; c’est elle qui est la mieux, placée, c’est elle aussi qui a les moyens de financer les projets d’infrastructures à travers tout le continent, explique le chercheur. Et le Kirghizstan et le Kazakhstan sont aux avant postes de cette mondialisation version chinoise...

Taldyk Pass, Kirgisistan, Route de la soie
Taldyk Pass, Kirgisistan, Route de la soie
- Gustavo Jeronimo/wikicommons

Pour prolonger :

Le 4 décembre prochain aura lieu la prochaine élection en Ouzbékistan, à l'issue de la guerre de succession d'Islam Karimov

Un grand merci aux équipes de la Documentation d'actualité de Radio France et à Annelise Signoret, de la Bibliothèque de Radio France.

L'équipe