Comment comprendre les annonces de Benjamin Netanyahu sur une possible annexion d'une partie de la Cisjordanie ?
- Robert Malley
- Alain Dieckhoff Directeur du CERI-Sciences Po, directeur de recherche au CNRS
- Stéphanie Latte Abdallah Historienne, politologue, chercheuse au CERI (Sciences-Po) et CNRS
- Denis Charbit Spécialiste du sionisme, et professeur de sciences politiques à la Faculté des Sciences humaines de l'Open University d'Israël
Nul besoin de suivre tous les épisodes de l’excellente série israélienne Fauda pour y croire : les jours qui viennent seront lourds de conséquences, sinon de violences pour cette terre d’Israël et de Palestine qui depuis si longtemps attise les ambitions des uns et le désespoir des autres.
Faucons israéliens
Benjamin Netanyahou, pour la cinquième fois premier ministre, a obtenu de son ami Donald Trump ce que les faucons israéliens réclamaient à grands cris : le feu vert pour annexer les colonies installées en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, des colonies jugées illégales par le droit international et une majeure partie des pays membres de l’ONU sauf les Etats-Unis. L’annonce est attendue mercredi prochain, 1er juillet. "Bibi" va-t-il passer à l’acte, déclarer l’annexion d’un tiers des territoires occupés et toujours revendiqués par les Palestiniens, ou se contentera-t-il d’en soustraire quelques uns à la carte déjà éparpillée des municipalités et villages palestiniens ? Sous l’impact de la pandémie et d’un système bizarre d’alternance au pouvoir avec Benny Ganz, son ancien adversaire, va-t-il choisir l’idéologie ou pragmatisme ?
Les paris sont ouverts, et l’inquiétude grandit. Dans quel sens penchent l’opinion publique israélienne d’un côté, les services de sécurité de l’autre ? L’Autorité palestinienne parle de crime, le Hamas de guerre en cas d’annexion. Quelles réactions dans le monde arabe, où la cause palestinienne reste encore un ciment ? Les élections présidentielles américaines approchent. Le poids électoral des Chrétiens évangéliques favorables au Grand Israël contribue-t-il à durcir la position de Washington ? En Europe, parlementaires et intellectuels appellent à reprendre un processus de paix qui à force d’être étiré dans le temps, sans résultats, semble vidé de son sens. L’Union Européenne est divisée. Va-t-elle jouer sur cette question le rôle géopolitique auquel elle prétend aspirer ?
Avec Robert Malley, président de l’International Crisis Group, ancien assistant spécial de Bill Clinton sur la question israélo-arabe (1998-2001), ancien membre du Conseil national de sécurité des Etats-Unis (2014-2017) sous Barack Obama, Stéphanie Latte-Abdallah, chercheuse CNRS au Ceri-Sciences Po, co-autrice de « Israël-Palestine : l’illusion de la séparation » (Presse universitaires de Provence en 2017) et de « La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine » (Bayard), Denis Charbit, maître de conférences en sciences politiques à l’Open University de Tel-Aviv, auteur de « Israël et ses paradoxes : idées reçues sur un pays qui attise les passions » (Le Cavalier bleu, 2018) et Alain Dieckhoff, directeur du CERI-Sciences Po, directeur de recherche au CNRS, économiste, chercheur en sciences sociales à Jérusalem, co-directeur de l’ouvrage « Populismes au pouvoir » (Presses de Sciences Po, 2019)
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