Après la dissolution de la Knesset, en décembre dernier, la population est conviée à renouveler le parlement mardi 23 mars prochain, en plein contexte sanitaire.
- Frédérique Schillo historienne, spécialiste d’Israël et des Relations internationales
- Alain Dieckhoff Directeur du CERI-Sciences Po, directeur de recherche au CNRS
- Stéphanie Latte Abdallah Historienne, politologue, chercheuse au CERI (Sciences-Po) et CNRS
- Denis Charbit Spécialiste du sionisme, et professeur de sciences politiques à la Faculté des Sciences humaines de l'Open University d'Israël
« Retour à la vie ! » Tel est le slogan des dernières affiches électorales placardées en Israël : on y voit un Benjamin Netanyahou triomphant, pouces levés vers le ciel, dans un nuage de confettis. Mardi prochain, pour la quatrième fois en 2 ans, les Israéliens devront élire un nouveau Parlement au moment où le succès indéniable de la campagne de vaccination massive orchestrée par le gouvernement sortant permet à plus de la moitié de la population de renouer avec ses habitudes.
Froideur affichée
Une performance que Bibi, au pouvoir sans discontinuer depuis 12 ans malgré ses ennuis judiciaires et les procès en cours, compte évidemment exploiter pour assurer au Likoud, le parti de droite, une majorité. Pourtant, rien n’est moins sûr : le système électoral, basé sur la proportionnelle intégrale, permet aux petits partis, et d’abord aux religieux ultra-orthodoxes, d’arbitrer le jeu des coalitions - ce sont précisément ceux-là qui ont défié les mesures anti-Covid et alimenté la propagation du virus.
Le vaccin est-il le meilleur atout pour un premier ministre désormais privé d’un allié inconditionnel à Washington depuis le départ de Donald Trump et la froideur affichée par son successeur ? Les relations diplomatiques et économiques à ciel ouvert avec certains pays arabes à commencer par les Émirats Arabes Unis sont pour Netanyahou une autre carte, mais son insistance à se rendre en visite officielle à Abu Dhabi a fait capoter le projet et alimente les premières crispations.
La question palestinienne ressurgit, avec l’indifférence choquante à la situation sanitaire dans les Territoires, et la décision de la Cour Pénale Internationale d’enquêter sur la colonisation en Cisjordanie et les affrontements sanglants à Gaza. Quelle est la situation économique, à quoi ressemble aujourd’hui le paysage politique israélien, où se situe l’opposition, où est passée la gauche, quel est le poids de l’électorat arabe ? Mardi prochain, s’agira-t-il à nouveau d’un referendum pro ou anti Netanyahou ?
Christine Ockrent reçoit Frédérique Schillo, historienne, spécialiste d’Israël, autrice de « La politique française à l'égard d'Israël (1946-1959) » (André Versaille, 2012)
Stéphanie Latte-Abdallah, historienne, politologue, chercheuse au CERI (Sciences-Po), autrice de « La toile carcérale : une histoire de l'enfermement en Palestine » (Balard, 10 mars 2021)
Alain Dieckhoff, directeur du CERI-Sciences Po, directeur de recherche au CNRS, co-directeur du livre « Populismes au pouvoir » (Presses de Sciences-Po, 2019) et du « Conflit israélo-palestinien » (Armand Colin, 2018)
Denis Charbit, professeur de science politique a l'Open University d’Israël, auteur d’un récent article paru à l’automne 2020 dans la revue « Politique étrangère », intitulé "La démocratie israélienne à l’épreuve de Netanyahou"
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