

Alors qu'un sommet Ukraine-UE s'est clôturé cette semaine, comment cette énergie est-elle utilisée, aujourd'hui, comme un puissant levier géopolitique entre l'Europe et la Russie ?
- Igor Iourgens directeur de l’Institut de développement contemporain
- Julien Vercueil Maître de conférences en sciences économiques, INALCO, Rédacteur en chef adjoint de la Revue de la Régulation
- Thierry Bros Professeur à Sciences Po, spécialiste de l'énergie
- Anna Creti professeure d’économie à l’université Paris Dauphine et membre du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières rattaché au Laboratoire d'économie de Dauphine.
Souvenez-vous, tout au long de l’année dernière nous nous interrogions sur le monde d’après : nous y sommes, et sa première caractéristique est une crise de l’énergie, une crise massive et planétaire qui frappe directement les consommateurs. De l’Asie à la France et à l’Europe en passant par les États-Unis, le rebond des économies est tel que la demande s’envole, et les prix aussi. Depuis le mois de mai dernier, le coût du panier des énergies fossiles pétrole, charbon et gaz a gonflé de 95%.
Ouvrir les vannes
Sur le marché du gaz, particulièrement volatile et dépourvu de capacités de stockage suffisantes, il y a un gagnant, qui s’appelle Vladimir Poutine. Assis sur de gigantesques réserves, le président russe ne déteste pas jouer avec les nerfs et les bourses des Européens tout en les assurant de sa parfaite bonne volonté à leur ouvrir les vannes.
Son objectif : en tirer le meilleur profit géopolitique, accélérer la mise en œuvre du gazoduc NordStream 2, qui priverait l’Ukraine d’une partie des revenus de transit, et capitaliser au profit du trésor public la rente de situation de Gazprom.
Au niveau européen, la Commission prépare des propositions pour le sommet des chefs d’état et de gouvernement de la semaine prochaine. L’Espagne propose des achats de gaz en commun – la France est contre, pourquoi ? Comment réagissent les autres grands acteurs, à commencer par les Etats-Unis et la Chine ?
Tant que les énergies renouvelables demeurent insuffisantes, outre le nucléaire, il faudrait assurer la transition du pétrole et du charbon, en plein essor à nouveau, vers le gaz. Comment résoudre les multiples incohérences de nos politiques énergétiques tout en réduisant les émissions de dioxyde de carbone et convaincre les opinions publiques ? Dans quinze jours, à Glasgow, la COP26, la conférence de l’ONU sur le changement climatique, doit confirmer les multiples engagements vers l’énergie propre. Mission impossible ?
Christine Ockrent reçoit Anna Créti, professeure d’économie à l’université Paris Dauphine et membre du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières rattaché au Laboratoire d'économie de Dauphine.
Julien Vercueil, maître de conférences en sciences économiques à l’INALCO
Igor Iourgens, directeur de l’Institut de développement contemporain
Thierry Bros, professeur à Sciences Po, spécialiste de l'énergie
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