Depuis New-York où Christine Ockrent se trouve, comment perçoit-on la guerre en Ukraine ? Les Européens apparaissent-ils à nouveau comme des partenaires utiles et des alliés solides ?
- Nadège Rolland chercheuse sur les questions politiques et de sécurité en Asie-Pacifique au National Bureau of Asian Research (NBR)
- Jean-Marie Guéhenno
- Célia Belin politologue, spécialiste de la politique étrangère des Etats-Unis, chercheuse invitée à la Brookings Institution à Washington
- Yascha Mounk professeur à l’Université Johns Hopkins à Baltimore et auteur de « Le peuple contre la démocratie » (Editions de l'Observatoire, 2018)
Décidément l’invasion de l’Ukraine ne réussit pas à Vladimir Poutine : près de trois mois plus tard, au prix de tant de morts, d’atrocités et de destructions, l’offensive militaire russe piétine dans le Donbass, l’Union Européenne reste à peu près soudée sur la question des sanctions, l’Alliance Atlantique se renforce puisque la Finlande et la Suède vont dès demain annoncer leur candidature, et le Congrès américain vient de voter une nouvelle enveloppe d’aide financière, militaire et humanitaire à l’Ukraine.
Autonomie stratégique
53 milliards de dollars attribués depuis le début de la guerre, un dispositif législatif datant de Roosevelt et de la Seconde guerre mondiale réactivé à cet effet, et réellement le seul sujet sur lequel Démocrates et Républicains sont d’accord alors qu’ils se déchirent sur tous les dossiers de politique intérieure.
Vu de New York, où je suis ce matin, comment perçoit-on cette guerre sur notre continent ? Les Européens apparaissent-ils à nouveau comme des partenaires utiles et des alliés solides ? Quelles réactions aux ambitions françaises d’une Union Européenne capable d’autonomie stratégique ?
Comprend-on ici que la politique de sanctions contre l’économie russe frappe également, sinon plus, nos propres économies ? L’appréhension grandit dans certains pays européens de voir les États-Unis mener contre la Russie une guerre par procuration sans que les objectifs soient clairs ou nécessairement partagés. L’opinion publique américaine soutient-elle cette forme d’escalade ?
La confrontation avec la Chine passe-t-elle au second plan ? La démocratie américaine est en crise, les fractures politiques, idéologiques, culturelles se creusent – quand on vit ici, en tous cas sur la côte Est, observe-t-on avec envie ou avec inquiétude l’évolution de nos propres pratiques démocratiques ?
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