La Russie de Poutine (en direct du salon du livre de Paris)

Dessin de Riber publié dans SYDSVENSKAN, STOCKHOLM - Cartooning for Peace
Dessin de Riber publié dans SYDSVENSKAN, STOCKHOLM - Cartooning for Peace - Riber
Dessin de Riber publié dans SYDSVENSKAN, STOCKHOLM - Cartooning for Peace - Riber
Dessin de Riber publié dans SYDSVENSKAN, STOCKHOLM - Cartooning for Peace - Riber
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Où en est le poutinisme et la puissance russe avant les élections en Russie? Quelle est la situation économique du pays? Qu'est ce que le "système des agrafes" selon la formule de Françoise Thom?

Avec
  • Éric Chol Directeur de la rédaction de l'Express
  • Julien Vercueil Maître de conférences en sciences économiques, INALCO, Rédacteur en chef adjoint de la Revue de la Régulation
  • Françoise Thom Historienne
  • Tatiana Kastouéva-Jean Directrice du Centre Russie/Nouveaux états indépendants de l'Ifri
  • Isabelle Facon Chercheuse à la Fondation pour la Recherche Stratégique, spécialiste des politiques de sécurité et de défense russes

Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Nouveaux États Indépendants (NEI) de l'Institut français des relations internationales (Ifri), spécialiste des politiques intérieure et étrangère russes. Elle a publié La Russie de Poutine en 100 questions, chez Tallandier , 2018

Françoise Thom, spécialiste de l'URSS et de la Russie postcommuniste, enseigne l'histoire à l'université Paris-Sorbonne. Elle a publié Comprendre le poutinisme, chez Desclée De Brouwer,  2018.

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Isabelle Facon, chercheur à la Fondation pour la Recherche stratégique , où elle est spécialiste de la politique de sécurité et de défense russe. Elle a publié   « La menace militaire russe : une évaluation », pour la revue Les Champs de Mars, en 2017 (N° 29) et le livre La Russie : les chemins de la puissance, chez Artège, 2010

Julien Vercueil, maître de conférences de sciences économiques à l'Institut national des langues et civilisations orientales de Paris (INALCO), dont il dirige le département « Commerce international », Directeur de recherches du Centre de recherches Europes-Eurasie (CREE). Il a publié Les pays émergents : Brésil, Russie, Inde, Chine... : mutations économiques, crises et nouveaux défis chez Bréal, 2015. Il publie prochainement La Russie : une économie politique aux éditions du Seuil (coll. Points Economie) en 2018.

Eric Chol, Julien Vercueil, Isabelle Facon, Tatiana Kastouéva-Jean, Françoise Thom et Christine Ockrent, au Salon du Livre
Eric Chol, Julien Vercueil, Isabelle Facon, Tatiana Kastouéva-Jean, Françoise Thom et Christine Ockrent, au Salon du Livre
© Radio France - M.Moneghetti

Russie : deux candidats de la présidentielle, vus par les journaux russes

La revue de presse d' Eric Chol, Rédacteur de Courrier International

  • Le président russe devra affronter sept challengers dans le scrutin du dimanche 18 mars, dont une femme, la seule, et un millionnaire communiste... 

Ksenia Sobtchak se présente "contre tous" à la présidence russe. Elle a 36 ans  et  c'est la plus jeune des candidats en lice. Son nom est connu en  Russie depuis que son père, Anatali Sobtchak, a dirigé la mairie de Saint  Petersbourg dans les années 90, lequel père avait nommé à l’époque à  ses côtés un certain Vladimir Poutine. Mais voilà,  après 5 mois de campagne, Ksenia Sobtchak n’a pas réussi à convaincre  ses compatriotes. 

On l'a vue jeter un verre d’eau dans un débat politique à  la tête du nationaliste Jirinovski, ou sortir en pleurs d’un studio  télévisé mais sa candidature n’a jamais décollé  puisque les sondages ne lui prêtent que 1,1% des suffrages.  L’ancienne  journaliste avait pourtant marqué les esprits quand, il y a 7 ans, elle  s’était lancée en politique. A l’époque c’était un nouveau rôle pour  cette star de la télé, qui, au  début des années 2000, était même surnommée la « Paris Hilton russe »,  explique le journal en ligne Gazeta.ru (en russe). Mais le journal a vite arrêté la comparaison, car, nous dit-il,

« si  la blonde américaine vêtue de rose est demeurée ce qu’elle fut, Ksenia a  évolué pour devenir… Ksenia Sobtchak. On ne la compare plus à personne”. 

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Dans cette course  présidentielle, elle a surtout voulu incarner la Russie citadine, libérale et pro-occidentale. Une vision à l’opposé  de Vladimir Poutine, et qui n’a pas trouvé d’écho dans la population  russe. Elle ne compte pas s’arrêter là : la presse russe a annoncé,  jeudi, qu’elle s’alliait avec un jeune député Dimitri Goudkov, un ancien  proche de Boris Nemtsov, pour lancer une nouvelle formation, « le parti  des changements ». 

  • Le 2e candidat qui se distingue porte les couleurs du parti communiste:
Dessin de Sophia Miroedova, en Une de l'article "Under Grudinin, Russia’s Communist Party Gets a Capitalist Makeover The charismatic farm boss is the party’s new presidential candidate", publié dans "The Moscow Times",  26.01.2018
Dessin de Sophia Miroedova, en Une de l'article "Under Grudinin, Russia’s Communist Party Gets a Capitalist Makeover The charismatic farm boss is the party’s new presidential candidate", publié dans "The Moscow Times", 26.01.2018
- Sophia Miroedova/The Moscow Times

Un dessinateur du Moscow Times a récemment croqué Pavel Groudinine en l’affublant  d’une chapka en forme de fraise : cet homme de 57 ans, qu’on surnomme le  "roi de la fraise", n’est pas vraiment un moujik des temps moderne,  mais bien un chef d’entreprise millionnaire  depuis qu’il est à la tête du sovkhoze Lénine dans la région de Moscou.

C’est pourtant bien Pavel Groudinine qui porte aujourd’hui les  couleurs du parti communiste russe pour cette élection présidentielle, une candidature surprenante pour cet ingénieur agricole, qui était engagé dans le passé dans le parti de Vladimir Poutine Russie-Unie, explique le quotidien Moscow Times. Alors  disons le tout de suite : Pavel Groudinine n’a pas plus de chance que  Ksenia Sobtchak de remporter le scrutin, mais ce n’est pas une  candidature pour rien. Les sondages lui prêtent un peu  plus de 7%, et surtout, explique le Moscow Times, 

« son charisme  naturel, est une nouveauté pour le parti communiste », lequel était  piloté depuis des années par le technocrate Gennady Zyuganov. Ce  charisme, « c’est une qualité qui pourrait aider à faire renaître la  nostalgie communiste, poursuit le journal qui rapporte que 58% des  russes regretterait  la disparition de l’Union soviétique". 

En tout cas,  il se murmure que Vladimir Poutine qui voyait  au  départ d’un bon œil cette candidature de Pavel Groundinine s’inquiète de  la popularité croissante de ce tribun moustachu qui serait devenu « malgré sa modération, l’homme à abattre », écrit  même le journal suisse Le Temps. Du coup, les médias proches du  pouvoir se sont mis à «faire des révélations» sur «les comptes en banque  cachés en Suisse», ou sur sa «propriété d’une villa en Europe». Pavel  Groundinine serait-il devenu dangereux pour  le Kremlin ?

A moins, avance le Moscow Times, qu’il ne vise un tout  autre poste que la présidence russe : s’il réalise un bon score demain,  il serait alors bien placé pour devenir le prochain gouverneur de la  région de Moscou, une élection qui aura lieu en  septembre...

Bibliographie des intervenants autour de la Russie
Bibliographie des intervenants autour de la Russie
- M. Moneghetti