La tension continue de monter entre les États-Unis et la Russie au sujet de l'Ukraine. Comment expliquer cette escalade soudaine ? Quelle réaction européenne ?
- Tatiana Kastouéva-Jean Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri
- Alexandra Goujon Maîtresse de conférences à l’Université de Bourgogne, enseignante à Sciences Po Paris et spécialiste de l’Ukraine et de la Biélorussie
- Constantin Sigov Directeur du Centre Européen à l'université de Kiev et Directeur des éditions « L'esprit et la lettre »
- Daniela Schwarzer Directrice exécutive pour l’Europe et l’Eurasie de l’Open Society et Membre du Conseil d'administration de l'Institut Jacques Delors
Voilà des semaines que les bruits de bottes s’intensifient dans le Donbass. Pour la première fois depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie a déployé à la frontière orientale de l’Ukraine 50 000 soldats supplémentaires et de l’équipement lourd. Les relations entre Moscou et Kiev sont au plus mal, les manœuvres diplomatiques s’accélèrent.
Fracas militaire et diplomatique
Hier, Emmanuel Macron déjeunait à l’Elysée avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky avant de participer avec lui à une visioconférence avec Angela Merkel. Mercredi dernier, le secrétaire d’état américain Anthony Blinken et son collègue de la défense étaient à Bruxelles pour discuter avec leurs partenaires de l’Otan de leur départ coordonné d’Afghanistan mais aussi du dossier ukrainien.
Le même jour, Joe Biden et la chancelière allemande pressaient Vladimir Poutine de réduire ses troupes à la frontière, et Washington annonçait l’envoi de 500 hommes de plus dans ses garnisons allemandes. À l’origine de tout ce fracas militaire et diplomatique, une même question qui hante les chancelleries : que cherche Vladimir Poutine ?
Pourquoi donc exercer maintenant une telle pression sur l’Ukraine et attiser un brasier jamais éteint dans le Donbass, au risque de l’escalade avec les protagonistes occidentaux ? Dans une manœuvre en tenailles, le président américain propose au Russe une rencontre au sommet, et déclenche en même temps une nouvelle salve de sanctions ciblées contre Moscou. Quelle est donc la situation sur le terrain, en Ukraine, sur le plan militaire mais aussi politique ?
Les accords de Minsk, parrainés par l’Allemagne et la France, étaient censés régler le problème ; pourquoi sont-ils au point mort ? Comment stabiliser le statut de l’Ukraine, prise en tampon entre l’Est et l’Ouest ? Quels enjeux pour Berlin, pour Paris et pour l’OTAN ? Quelle lecture au Kremlin, et quelles réactions face à une diplomatie américaine décidément plus offensive ?
Christine Ockrent reçoit Tatiana Kastoueva-Jean, directrice du Centre Russie/NEI de l'Ifri, autrice de « La Russie de Poutine en 100 questions » (Tallandier, 2020)
Alexandra Goujon, maîtresse de conférences à l’université de Bourgogne, rattachée au Centre de recherche et d’étude en droit et science politique (Credespo), autrice d’un article intitulé « L’Ukraine face aux crises », dans le Ramsès 2021
Daniela Schwarzer, directrice de l'Institut allemand de politique étrangère » (DGAP)
Constantin Sigov, directeur du Centre Européen des Recherches en Sciences-Humaines à l’Université de Kiev et directeur de la maison d’édition L’Esprit et la lettre
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