Alors que s'ouvre à L'Institut du Monde Arabe une exposition d'envergure sur les Juifs d'Orient, Simone Bitton présente un documentaire consacré aux gardiens musulmans des cimetières et lieux de culte juifs au Maroc, tandis que l'on retrouve en librairie le nouveau Chat du Rabbin de Joann Sfar.
- Frédéric Abécassis maître de conférences en histoire contemporaine à l’ENS de Lyon, spécialiste de l'Egypte et du Maghreb au XXe siècle
- Joann Sfar Dessinateur, auteur de bande dessinée, et réalisateur
- Simone Bitton réalisatrice
Tewfik Hakem s'entretient avec Joann Sfar, qui publie le onzième tome du Chat du Rabbin chez Dargaud, Simone Bitton, documentariste, pour son film Zyara, et Frédéric Abécassis, maître de conférences en histoire contemporaine à l’ENS de Lyon, membre du comité scientifique de l’exposition Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire du 24 novembre 2021 au 13 mars 2022 à l’Institut du Monde Arabe.
Le Chat du Rabbin, la série dessinée de Joann Sfar, continue avec un onzième tome, La Bible pour les chats. Et poursuit son hommage aux rabbins séfarades qui avancent dans le doute et le questionnement.
Quand j'ai commencé la série du Chat du Rabbin, ma documentation sur les rabbins venait du Maroc avec les écrits de Haïm Zafrani. Il y avait peu de choses sur les rabbins algériens. Joann Sfar
Dans le judaïsme du Maghreb, il avait aussi un peu de honte. Il y avait une fascination pour le judaïsme orthodoxe d'Europe de l'Est, et une tendance à ne pas mettre en avant une pratique plus humble, et finalement plus ouverte, de la religion. Joann Sfar
« Qu’avons-nous laissé derrière nous ? »
Au Maroc, les juifs représentaient une communauté de plus de 250 000 âmes jusqu’aux années 1950. Aujourd’hui, leur présence s’est réduite à quelques centaines de familles au plus. Simone Bitton, qui est née au Maroc avant de partir pour Israël avec sa famille, est retournée sur place voir ce que les sanctuaires juifs étaient devenus après leur départ.
La question de mon film n'est pas "pourquoi sont-ils partis" mais "qu'avons-nous laissé derrière nous". Simone Bitton
Ziyara est un mot arabe pour dire "pèlerinage", mais c’est aussi une visite, un voyage. Au Maroc, où Simone Bitton est née, on l’utilise surtout dans le contexte du culte des saints. La « visite » des marabouts est une pratique populaire très ancrée à la fois chez les musulmans et chez les juifs. L’idée du film qu'elle présente aujourd'hui est partie de ce partage de croyances.
Aujourd'hui je me considère comme l'une des dernières juives arabes. C'est aussi une question de langues, puisque je parle l'hébreu et plusieurs dialectes arabes. Simone Bitton
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Retournement de stigmates
C'est aussi à l'Institut du Monde Arabe, avec l’exposition Juifs d’Orient que l'on peut découvrir, jusqu'au 13 mars 2022, l’histoire plurimillénaire des communautés juives dans le monde arabe.
L'expression "juif arabe" est aujourd'hui un peu oubliée parce qu'elle fait référence à deux facettes d'une identité. Avec une langue qui se perd en émigration, l'arabe, et qui est difficile à revendiquer en tant que juif. Frédéric Abécassis
Il faut voir dans l'expression "juif arabe" la juxtaposition de deux termes qui sont des stigmates. Or cette identité est une inversion du stigmate. Il y a l'idée d'une culture de revendication, d'une continuité historique dans les sociétés arabes. Frédéric Abécassis
Voir les lieux où sera diffusé le film de Simone Bitton :
- Avignon
- Paris 3ème
- Paris 13ème
- Marseille
- Antony
- Montreuil
- Sainte-Livrade-sur-Lot
- Cran-Gevrier
- Saint-Junien
- Ivry-sur-Seine
Programmation musicale
Philippe Katerine - Juifs Arabes (2010)
Neta El Kayam - Muhal Nensah (2018)
Lili El-Abassi - Paris, Paris (2010)
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration