

"Un homme quitte soudain la table du dîner, fait ses adieux à sa femme, après avoir gardé pendant cinq ans le silence sur « cette nuit-là ». Il se met en route pour « là-bas », à la recherche de son fils mort"
De jour en jour, sa marche autour de la ville se fait plus obstinée. D’autres parents qui ont aussi perdu un enfant le suivent. Parmi eux, un cordonnier, une sage-femme, un centaure-écrivain tentent d’accepter l’intolérable, de matérialiser l’absence radicale de ceux qu’ils pleurent. Un chroniqueur commente leurs faits et gestes. Ainsi par la force et la grâce de la poésie, les personnages de ce récit polyphonique envoûtant parviennent un bref instant à rejoindre leurs disparus et à rompre la solitude que le deuil impose aux vivants. »
"Avec ce récit pour voix, David Grossman entre pleinement dans le monde du théâtre et de la poésie. Toute la pièce est tendue vers cet instant qui ne restera qu’un instant où tous se rejoignent, vivants et disparus. J’ai choisi de faire entendre sur le plateau toutes les voix et tous les personnages, ou presque, de cette œuvre polyphonique, que David Grossman ne nomme ni pièce, ni scénario radiophonique ni livret d’opéra, mais « créature ».
Son texte est écrit comme une fugue et il est incroyablement musical. Les personnages attirés par une sorte d’onde magnétique se rassemblent autour de l’homme qui marche et qui avance tel le joueur de flûte de Hamelin. Ils marchent avec lui, nouvel Orphée, qui les guide, les précède. Les acteurs portent la langue de David Grossman, cette langue qui pour lui est une manière de rendre le monde plus « nuancé ». Cette pièce est une expérience humaine et artistique, pour ceux qui l’interprètent comme pour ceux qui l’écoutent, où la parole est toujours à la limite du chant. C’est la tentative selon David Grossman, de « séparer la mémoire de la douleur »." Blandine Masson
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l’auteur réputé de huit romans abondamment primés dont Une femme fuyant l’annonce, couronné par le prix Médicis étranger 2011. Il est aussi l’essayiste engagé de trois ouvrages qui ont ébranlé l’opinion israélienne et internationale, notamment Le vent jaune, qui a précédé la première Intifada. En 2010, il a reçu le prestigieux prix de la Paix des libraires allemands.
Avec : Didier Bezace (Le Chroniqueur de la ville), Nathalie Richard (La femme), Jérôme Kircher (L'homme), Luce Mouchel (La sage-femme et le choeur), Marc Bodnar (Le cordonnier et le choeur), Anne-Lise Heimburger (La ramendeuse de filet muette), Pit Goedert (Le Duc), André Wilms (Le Centaure)
Récit pour voix traduit de l’hébreu par Emmanuel Moses Musique originale Sylvain Cartigny et Stan Valette Conseiller artistique Emmanuel Moses
La composition de la partition musicale s’est élaborée dans un dialogue régulier entre Blandine Masson et les musiciens. Le compositeur Sylvain Cartigny reconnaît s’être beaucoup appuyé sur le texte de David Grossman :

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