L’acteur de la vie politique de la IIIe République et l’historien de l’Europe.
- Laurent Jeanpierre Professeur de science politique à l’université Paris VIII
- Christophe Charle Professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Dans son introduction à une sélection d'essais théoriques de Berl, parus sous le titre "Essais" en 1985, Bernard de Fallois rappelait deux traits essentiels de notre écrivain : il n'avait pas le sens de l'ennemi, ce que Malraux lui reprochait du reste, et sa pensée, quoique critique, refusait de se plier à quelque systématisme que ce soit.
On l'a souvent comparé à Montaigne pour sa manière de passer sans cesse du personnel au général et réciproquement, et à Voltaire parce qu'il était d'une tolérance qui frôlait la complaisance, mais non pas le relativisme. Mais il rappelle surtout Diderot par sa curiosité universelle et son refus de tout système.
Il s'est intéressé à l'histoire, il détestait les romans nationaux et plaidait pour une histoire des civilisations. Il laisse une monumentale Histoire de l'Europe. Il a écrit sur l'art, sur la télévision, sur les grands écrivains qu'il aimait comme Fénelon, Proust ou Goethe. De ce dernier il aimait citer cette maxime qui le définit assez : "On ne peut comprendre que ce à quoi on participe, on ne peut comprendre que ce à quoi on a renoncé"
Berl a beaucoup participé à la vie publique entre les deux guerres, peut-être parce qu'il avait le sentiment en tant que Munichois d'avoir échoué. La seconde partie de sa vie, à partir de 1945 est caractérisée au contraire par un retrait des affaires courantes, un refus de l'engagement partisan.
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