La vie en voie de disparition ? : épisode 1/5 du podcast Avoir raison avec... Paul Virilio

Paul Virilio en 2002
Paul Virilio en 2002 ©AFP - DANIEL JANIN
Paul Virilio en 2002 ©AFP - DANIEL JANIN
Paul Virilio en 2002 ©AFP - DANIEL JANIN
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Ce qui caractérisait Paul Virilio c'était son attention au monde : il fut le grand observateur de la désynchronisation de nos sociétés, et d'un sentiment de disparition, induits par la vitesse. Il ne faut pourtant pas considérer Virilio comme un pessimiste... mais plutôt comme un lanceur d’alerte ?

Avec

L'absence survient fréquemment au petit-déjeuner et la tasse lâchée et renversée sur la table en est une conséquence bien connue. L'absence dure quelques secondes, son début et sa fin sont brusques. Les sens demeurent éveillés, mais pourtant fermés aux impressions extérieures. Le retour est tout aussi immédiat que le départ, la parole et le geste arrêtés sont repris là où ils avaient été interrompus, le temps conscient se recolle automatiquement, formant un temps continu et sans coupures apparentes. 

Ce phénomène de l'absence décrit en 1980 par Paul Virilio dans son Esthétique de la disparition, chacun d'entre nous l'a vécu...
Mais avez-vous remarqué qu'on le vivait, confinement peut-être oblige, de plus en plus souvent ?
L'absence ou le fait de disparaître au monde, l'absence ou le rapport en négatif à l'autre, l'absence ou l'hébétude du quotidien apparaît à chaque information reçue, à chaque image télé avalée, à chaque écran interposé. On en viendrait presque à se demander en lisant Paul Virilio : et si la mort valait mieux que cette existence absente aujourd'hui ?

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Les invités du jour : 

Jean-Louis Violeau, sociologue spécialiste du champ architectural

et Stéphane Paoli, journaliste et essayiste, auteur du documentaire : Virilio, penser la vitesse

Paul Virilio, un lanceur d'alerte ?

Il y a 40 ans de ça, Paul Virilio nous a alertés : attention, la vitesse peut être aussi un danger. Il m'apparaît alors non seulement comme étant quelqu'un dans une lecture critique, mais comme un lanceur d'alerte. Beaucoup d'intellectuels ont considéré sa pensée comme une lecture désespérée, catastrophiste et sans beaucoup d'intérêt. Mais quand il parle de l'esthétique de la disparition, puisque nous disparaissons à nous mêmes, l'esthétique est dans la capacité qu'il a eue et qu'il nous propose d'avoir avec lui à analyser ce qui nous arrive, à être conscient de ce qui nous arrive.              
Stéphane Paoli

Sons diffusés :

  • Extrait du film Entretien sur le béton, d'Eric Rohmer, 1969
  • Musique de Richard Wagner, prélude de Tristan und Isolde, interprétée par l'Orchestre Philarmonique de Prague, dirigé par Richard Hein

Pour aller plus loin :

Visitez le site du Musée de l'Accident

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