Une intellectuelle engagée ? : épisode • 4/5 du podcast Avoir raison avec... Simone Weil

le laisser-passer de résistante de Simone Weil
le laisser-passer de résistante de Simone Weil ©AFP - Archives Snark / Photo12 via AFP
le laisser-passer de résistante de Simone Weil ©AFP - Archives Snark / Photo12 via AFP
le laisser-passer de résistante de Simone Weil ©AFP - Archives Snark / Photo12 via AFP
Publicité

La biographie de Simone Weil est ponctuée par ses engagements. Comme chez elle la vérité et le réel se confondent, il ne saurait y avoir de théorie qui ne repose sur l’épreuve de la réalité.

Avec
  • Robert Chenavier Agrégé et docteur en philosophie, président de l'Association pour l'étude de la pensée de Simone Weil et directeur de la publication des "Cahiers Simone Weil"

Le troisième épisode est revenu sur ses expériences de travail ouvrier notamment, mais son engagement a également une dimension politique : dès 1932, elle se rend ainsi en Allemagne pour observer in situ la montée du nazisme et en 1933 elle rencontra et hébergea Trotski lors de sa venue à Paris. Elle écrivit contre la colonisation et s’engagea par la suite dans la guerre d’Espagne, puis auprès de la France libre en se rendant à la fin de sa vie en Grande-Bretagne, où, selon son ami Maurice Schumann, elle se laissa mourir de s’être vu refuser le droit d’être parachutée en France. La vie de Simone Weil paraît donc ressembler fort à celle d’une intellectuelle engagée, à l’image de son contemporain Sartre. 

Mais les choses ne sont pas si simples… Car si elle partit combattre auprès des Anarchistes espagnols, elle fut d’abord pacifiste, dans le sillage de son maître Alain. Et si elle plaça le politique au cœur de ses expériences et de sa pensée, elle publia également une féroce critique des partis. Enfin, elle finit par s’éloigner des milieux syndicalistes révolutionnaires et anarchistes qu’elle avait un temps fréquentés…

Publicité

Car on ne saurait dissocier la pensée de Simone Weil des conditions historiques dans lesquelles elle naquit : celle de la montée et l’avènement des totalitarismes, de la seconde guerre mondiale bien sûr mais aussi du traumatisme de la première. Dans ce contexte, la question du politique, du social, du collectif doit toujours s’articuler à la préservation de la liberté individuelle. 

Comment alors tenir ensemble un nécessaire engagement politique et la méfiance à l’égard de la verticalité liberticide des Etats ? Qu’est-ce qu’être à la fois penseur critique de la cité et intellectuelle engagée ?

Pour tenter de résoudre ces contradictions, Aïda N’Diaye reçoit Robert Chenavier.

Robert Chenavier est professeur Agrégé et docteur en philosophie. Il est notamment l’auteur de Simone Weil. Une philosophie du travail (paru en 2001 aux éditions du Cerf, 2001) et de Simone Weil, l’attention au réel (en 2009 chez Michalon, coll. "Le Bien Commun").

Son dernier ouvrage paru, en 2020, également chez Michalon (« Le Bien Commun »), s’intitule André Gorz, Fonder l’écologie politique. Enfin, à paraître cette rentrée chez Gallimard, Simone Weil, une Juive antisémite ? Eteindre les polémiques

Robert Chenavier est directeur de l’équipe éditoriale chargée de l’établissement des Œuvres complètes de Simone Weil (aux éditions Gallimard).

L'équipe