"Les morts dont je parle n'ont point été assassinés, mais brisés, écrasés par la fatalité." En 1861, le jeune Vallès, encore inconnu, écrit dans le Figaro un texte intitulé « Les morts », hommage émouvant à la masse des anonymes emportés par la misère.
"C'est aujourd'hui que les trépassés donnent audience aux vivants ; aujourd'hui qu'on va leur porter des fleurs et les saluer au cimetière.
Moi, j'irai visiter les tombes sur lesquelles personne ne viendra pleurer ; j'irai dire un dernier adieu à ces inconnus enterrés pêle-mêle dans la fosse commune, que n'a point à vrai dire, enlevé la mort, mais qu'a tué la vie.
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A Dieu ne plaise que je vienne ici faire le procès de mon temps, accuser mon siècle de cruauté ! Les morts dont je parle n'ont point été assassinés, mais brisés, écrasés par la fatalité." Jules Vallès, Le Figaro, 3 novembre 1861.
En 1861, Jules Vallès, qui aborde la trentaine, n'est pas encore connu. Il publie des articles dans divers journaux dont le Figaro, comme celui-ci, qui, à l'occasion du Jour des Morts, se veut une réflexion sur la différence sociale face à la mort. Le futur auteur de "L'enfant" y parle de la pauvreté, de l'inégalité devant la maladie et du décès de ceux qui "sombrent dans le ruisseau", "un habit trop large sur le dos, un pantalon trop court".
Texte lu par Daniel Kenigsberg
Réalisation : Séverine Cassar
En partenariat avec Retronews, site de presse de la BNF.
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