"De ma vie, je n'aurai jamais rien su faire de particulièrement remarquable pour la gagner, ni pour la perdre." La singularité de la poésie de Pierre Reverdy n'a d'égale que la singularité de sa vie.
- Etienne-Alain Hubert Co-président de la société des Amis de Paul Éluard
Sa biographie n'est pas celle d'un carriériste des lettres. Né à Narbonne en plein midi le 11 septembre 1889 selon lui, le 13 selon l'état civil, Pierre Reverdy est mort le 17 juin 1960 à Solesmes, non loin de l'abbaye. Solesmes où il vivait depuis 1926 en compagnie de sa femme, Henriette. Poète "de la tourmente impassible" , ami des plus grands peintres, homme secret retiré du siècle et de ses engrenages, livrant gaiement son épitaphe : "né le... mort le... Il n'y a pas d'évènements Il n'y a pas de dates Il n'y a rien C'est merveilleux." Et pourtant Picasso, Brassaï, Braque, René Char, Coco Chanel et tant d'autres l'admiraient. Jean-Luc Godard lui-même le cite. Simon Hantaï lui dédia plusieurs toiles... Vagabond immobile, décrit pour ses colères autant que son coeur tendre, Reverdy est le fondateur de la célèbre revue Nord-Sud qui publia Apollinaire, Max Jacob ou André Breton, et annonça le surréalisme avec quelques années d'avance. Son oeuvre s'impose désormais, solitaire et inégalée, au point que l'on a pu suggérer à juste titre qu'il n'était pas poète : il était la poésie même.
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