

Première fille de Rome hors d'Italie, nous dit-on, Narbonne est la première colonie de Rome implantée en Gaule à l’issue de la conquête romaine de 125 avant notre ère.
- Jérôme Hernandez Archéologue à l'Inrap
- Valérie Bel Archéologue à l'Inrap
- Michel Vaginay Conservateur général du patrimoine
Narbonne, la belle fille de Rome
A l’extérieur de la cité, Narbo Martius, la nécropole longe un bras de l’Aude dont les inondations ont été déterminantes pour la préservation des vestiges archéologiques.
La nécropole se compose d’enclos. Ces concessions, accolées, parfois séparées par des chemins de desserte, présentent des petits monuments ornés d’enduits peints. La diversité des structures funéraires, la superposition des sols et des tombes font de cette nécropole un site unique en Gaule, dont les éléments de comparaison se trouvent en Italie, notamment à Pompéi ou à Rome.

D’étonnantes pratiques religieuses
Rarement attesté en Gaule, l’usage de conduits à libation concerne une tombe sur trois à Narbonne. Dépassant du sol, ces conduits sont des céramiques, parfois des amphores, enfoncées dans la tombe pour arriver au plus près du défunt. Ils permettaient d’y introduire des offrandes. Certains renferment encore des coupelles, ayant servies aux libations, et des coquillages. Les études mises en œuvre s’attachent à identifier et caractériser les pratiques libatoires grâce à des analyses de chimie organique.


Un riche mobilier funéraire
Les sépultures sont majoritairement des crémations : on y trouve présents de nombreux bûchers et des tombes simples – souvent protégées par une couverture ou un coffrage de tuiles. La sépulture comporte les ossements brûlés placés dans un contenant accompagné d’un dépôt de cruches en verre ou en céramique, parfois associées à des vases à parfum et des lampes. Ces récipients témoignent de l’importance des offrandes de liquides (de vin ?) et de parfums en l’honneur du défunt.

Esclaves et affranchis
Des plaques peuvent être apposées sur les monuments, comme c'est, par exemple le cas pour Festus et Aquila. Leurs épitaphes mises au jour documentent les couches les plus modestes de la plèbe urbaine (esclaves ou affranchis), d’origine essentiellement italienne ; elles témoignent également de la prospérité économique de ces milieux plébéiens.

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