

Le site du Rozel, site majeur de la préhistoire, sur les rives de la Manche, est depuis quelques années menacé de disparaître sous l'effet de l'érosion rapide des dunes. Une équipe de préhistoriens y œuvre depuis 2012, sous la direction de Dominique Cliquet.
- Dominique Cliquet conservateur en chef du patrimoine au Ministère de la Culture (DRAC de Normandie)
- Jérémy Duveau doctorant au Musée de l’Homme
Aujourd’hui, l'équipe de préhistoriens vient de publier leurs exceptionnels résultats dans les comptes rendus de l’Académie des Sciences américaines, la prestigieuse revue PNAS (voir en bas de page).
Daté de 80.000 ans à 110.000 ans avant notre ère, ce site en bord de mer est unique à plus d’un titre. Parmi les aurochs, cerfs élaphes et chevaux chassés, figure l’étonnante découverte d’ossements de morses, probablement pris dans la dérive marine depuis le Groenland et récupérés par l’Homme de Neandertal.

On ne trouve que ce que l’on cherche !
On ne trouve que ce que l’on cherche, cela tombe bien puisque Dominique Cliquet, conservateur à la DRAC de Normandie, a toujours eu une invraisemblable imagination ! Ainsi, ce qu’il a mis au jour avec son équipe n’est rien de moins que traces de pas fossilisées. Voici 80.000 ans, une nappe de boue est piétinée par un petit groupe de Néandertaliens puis miraculeusement conservée par un apport de sable. Sur les 1.500 traces recensées, 257 sont majoritairement des empreintes de pieds humains, auxquelles s’adjoignent quelques traces de mains et négatifs d’animaux.
Jérémy Duveau, doctorant au Musée de l’Homme, a étudié ces pas, et défini que la majorité de ceux-ci appartenait à des enfants ou adolescents (le plus petit mesurait 66 cm et avait probablement autour de 2 ans). Figurent aussi les empreintes d’un homme particulièrement grand, 1,89 m, l’équivalent d’un 46 ou 47 de nos pointures actuelles !

Les vestiges fugaces d’une communauté néandertalienne
Ces traces représentent aujourd’hui 98% des empreintes de Néandertaliens au Monde. Elles nous renseignent, bien entendu, sur leur locomotion, mais surtout sur la sociologie d’un petit groupe humain. Ainsi, la composition de cette communauté, implantée sur le site du Rozel, a été appréhendée : une quinzaine d’individus, hommes, femmes et enfants. Doit-on désormais considérer que 12 à 15 personnes constituaient la majorité des groupes néandertaliens évoluant sur notre territoire durant le Pléistocène ?
>>> Article co-écrit par J. Duveau, D. Cliquet et al (9 et 24 septembre 2019) - en anglais
Document complémentaire à l'article (en anglais) - photos, dessins etc
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