Julia Kristeva : "L’humanisme n'est jamais définitivement fondé mais il faut le réinventer constamment"

Julia Kristeva lors de son discours aux Rencontres inter-religieuses du 27 Octobre 2011 à la basilique Sainte- Marie-des-Anges à Assise.
Julia Kristeva lors de son discours aux Rencontres inter-religieuses du 27 Octobre 2011 à la basilique Sainte- Marie-des-Anges à Assise. ©AFP - Alberto Pizzoli
Julia Kristeva lors de son discours aux Rencontres inter-religieuses du 27 Octobre 2011 à la basilique Sainte- Marie-des-Anges à Assise. ©AFP - Alberto Pizzoli
Julia Kristeva lors de son discours aux Rencontres inter-religieuses du 27 Octobre 2011 à la basilique Sainte- Marie-des-Anges à Assise. ©AFP - Alberto Pizzoli
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Ce Carnet nomade vous invite à partager une longue conversation avec Julia Kristeva, une conversation où les mots humanisme, femme, droit social, intuition et lumières seront au rendez-vous.

Avec

Osez l'humanisme, dit Julia Kristeva, mais un humanisme débarrassé de ses clichés et de ses rêves d'idéalisme, un humanisme moderne, réfléchissant sans cesse sur nos valeurs et les remettant en cause pour bâtir un présent et un avenir habitable.

On partira de ce jour d'Octobre, le 27 octobre dernier, 2011, où Julia Kristeva avait été invitée par le Pape Benoît XVI au 25ème anniversaire de la rencontre inter-religieuse provoquée par Jean-Paul II. Elle avait prononcé un discours intitulé "Principes pour l'humanisme du 21ème siècle". Elle est écrivain, psychanalyste, professeur émérite à Paris 7 Diderot et membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris, elle est née en Bulgarie et vit en France depuis 1966. Osons l'humanisme, tel sera le propos de ce Carnet nomade.

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En me relisant, j'ai l'impression de m'avoir transcendée. C'est un mot que je n'emploie pas beaucoup. Je suis une des rares athées qui reste sur cette terre. Mais j'ai l'impression d'avoir fait une espèce d'arrachement à moi-même et au quotidien qui m'impressionne moi-même !

Nous sommes nombreux à considérer que l'humanisme s'essouffle, c'est parfois une pensée molle, quand on ne l'accuse pas de tous les maux de la modernité, du goulag en passant par la Shoah et jusqu'au nihilisme contemporain. Pourquoi ? Parce que l'humanisme aurait enlevé les valeurs classiques et n'a pas trouvé de solutions nouvelles à ce manque de valeurs.