La musique Nuit et Brouillard (1956) c'était celle d'Hanns Eisler, compositeur fétiche de Brecht, l'auteur de l'hymne de la RDA, penseur de la musique qui signa plusieurs textes de réflexion dont certains avec Adorno ou Ernst Bloch… Or pour Alain Resnais, l'on pouvait aimer passionnément la musique de Eisler mais aussi Tino Rossi ou les comédies musicales avec Fred Astaire.
A l’écoute du cinéma de Resnais, l’étendue des musiques choisies, des formes de constructions, de la polyphonie au quatuor, dessinent un mélomane total. Lui qui avait été marqué dans sa jeunesse par le Concerto pour violon de Stravinski qu'il découvre par hasard chez un disquaire à Vannes, regrettera des années plus tard de n’avoir pu utiliser une chanson d’NTM pour On connaît la chanson.
De son obsession de la valse (la Valse du café du Fleuve dans Hiroshima mon amour, valse encore pour L'année dernière à Marienbad, La Valse vénéneuse pour La Vie est un roman, Valse medusée de Bruno Fontaine dans On Connaît la Chanson... et dernière valse de Johann Strauss dans Aimer, boire et chanter) à l'inquiétante musique de Steven Sondheim dont il aimait le côté « ver dans le fruit », quelques extraits de Krzysztof Penderecki ou de la musique ravelienne de Philippe-Gérard pour esquisser le portrait musical d'un réalisateur au goût de secret.
*« Les hommes se distinguent par ce qu’ils montrent, et se ressemblent par ce qu’ils cachent » *
Paul Valéry
DISQUE : “Alain Resnais - Portrait Musical " réalisé par Stéphane Lerouge dans sa collection Ecoutez le Cinéma - Universal (2008)
►►►Retrouvez le dossier consacré à la disparition d'Alain Resnais
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