
« Je voudrais être mieux » extrait du premier album de Hugues le Bars édité en 1981. On a appris dimanche dernier la mort du compositeur Hugues Le Bars, multi-instrumentiste qui a travaillé pour le théâtre, la danse (notamment Maurice Béjart) signé plusieurs musiques de films (Les Côtelettes de Bertrand Blier) et de nombreux indicatifs pour la radio (pour les 40 ans de FIP). Ici à France Culture les génériques d’« Appel d’air » et « Visite Médicale » étaient de lui. A l’évidence un des musiciens préféré des réalisateurs de radio : après une petite enquête auprès des droits d’auteurs entre 2002 et 2014 rien que sur France Culture. Hugues on a utilisé ses musiques dans 41 émissions différentes. Et Le Bars avait commencé à proposer ses musiques dans l’Oreille en coin sur France Inter au milieu des années 80.
La méthode ou « la patte » d’Hugues Le Bars à la fois singulière et facile à reconnaitre : des sons "réels" des ambiances, bruits concrets, et les voix (parlées par forcément chantées) qui organisent tout. Il avait d’abord fait une école de cinéma, le mixage et la parole seront le fil rouge de cette oreille sélective, d’où cette impression souvent d’écouter de la radio plus que de la musique, comme dans « un truc qui claque ». La voix de Sonia Rykiel qui revenait dans l’album le plus populaire, Zinzin (1995). Hugues Le Bars qui aimait jouer entre gros plan au micro et ambiances plus ou moins lointaines, il se disait sorcier, bidouilleur, parlait d’une chimie sonore et beaucoup d’harmonie.
Il n’y a pas eu que la radio mais aussi la télévision pour reprendre son travail, et puisqu’on fête les 30 ans de Canal + rappelez-vous le générique de La Grande Famille. « Bébé Funk » ce Tchack Poum comme une constante dans la musique de Hugues Le Bars, il aimait aussi les rythmes « trinaires », décalés. Les voix d’enfants un instrument récurrent chez lui, ici celle de son fils (devenu chanteur d’ailleurs, sous le nom de Féloche) il faut aussi aller écouter « La Chanson Te » très drôle où il chante avec sa petite fille, modèle d’humour et de liberté. Les animaux intéressaient aussi Hugues Le Bars : Chats dans l’eau annonce presque le devenir star des félins sur internet.
Autres voix travaillée par Hugues le Bars : celles du comédien Alex Metayer ou d’une vendeuse de tickets de loto japonais enregistrée dans la rue, ou encore celle d’Eugène Ionesco pour un ballet de Maurice Béjart - l’Impromptu de Hambourg. « J’en ai marre » où la voix de l’écrivain croise la valse de Chostakovitch. Au départ Maurice Béjart passe commande pour un ballet dédié à Ionesco, et Le Bars décide d’aller voir ses pièces et va rencontrer l’écrivain chez lui, une heure d’interview dont il gardera pour la musique cet extrait, on est avant l’invention du sampler, les magnétos à bandes lancés en rythme. Poum tchack de fin donc pour Hugues Le Bars, donc les obsèques seront célébrées le 11 novembre prochain. On se quitte sur « Luce Blues » dans son dernier album Ettoo, paru en 2013. dans les notes du livret Hugues le Bars écrivait « Je parano mais je sais pas quand je reviens »
extraits diffusés :
Je voudrais être mieux
Un truc qui claque
Bébé Funk
Chat dans l’eau
J’en ai marre
Luce Blues
►►► réécoutez un "hors série" des "Passagers de la nuit" de Thomas Baumgartner consacré à Hugues Le Bars :
Hugues Le Bars les passagers de la nuits 24 04 2011
31 min
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