Jean Rondeau s’attaque au patron : Bach

France Culture
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Jean-Sébastien Bach jouée par Jean Rondeau
Jean-Sébastien Bach jouée par Jean Rondeau
© Radio France

Une sarabande de Jean-Sébastien Bach jouée ici au clavecin par Jean Rondeau, 23 ans nouvelle signature et sensation dans le monde « classique ». Cheveux en bataille, rarement bien rasé, premier prix du concours de Bruges en 2012 (il avait 21 ans) Mention très bien et Félitations du Jury au Conservatoire à Paris c’est lui qui, à propos de ce premier enregistrement (paru hier) dit s’attaquer « au patron » Jean-Sébastien Bach. Le disque s’appelle IMAGINE, peut-être pas à cause de John Lennon mais plutôt parce qu’il s’agit d’un disque de transcriptions : penser au possible qu’ouvre un nouvel instrument (même s’il est ancien). Pour rappel, le clavecin est un petit clavier à cordes métalliques pincées pas forcément limité aux marquises en perruque, la preuve.

Alors Jean Rondeau sera-t-il au clavecin des années à venir ce que Scott Ross a été au baroque dans les années 70-80 ? C’est un peu tôt pour le dire (et un peu bête de le souhaiter) lui ne met pas de blouson en cuir ni santiag pour l’instant, et s’inscrit très humblement dans la suite d’une belle tradition d’enseignement qu’il cite régulièrement, de Blandine Verlet à Christophe Rousset.

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Je vous parlais de transcriptions, de l’adaptation d’une œuvre à autre instrument que celui pour lequel (ou lesquels) elle était écrite au départ : écoutez cette Chaconne de la partita n°2 pour violon, ici pour le clavecin : on est ici « dans un exercice de transcription au carré » comme le dit Jean Rondeau. Bach écrit cette chaconne pour le violon, puis au XIXème Brahms la transcrit au piano pour la main gauche, enfin la voici retranscrite pour clavecin, comme un retour aux sources, la boucle est bouclée, non sans contrainte : « * Je la joue telle quelle, au clavecin, et avec les deux mains (…) Je vous rassure, je n’en fais pas des tonnes avec la main droite, je ne rajoute rien, je suis la partition* » ou comment mettre ses mains dans celles du violoniste.

Je sens que je vous perd avec cette histoire de main, sachez pour finir que Jean Rondeau est aussi passionné de jazz, il participe à Note Forget, The Project, formation distinguée au club le Sunside à Paris (je vous encourage à trouver leur disque de concert « RECONCILIATION » (label Cordes et âmes) quartet où Jean Rondeau est au piano).

On se quitte bien sur au clavecin avec la Partita pour flute en la mineur, une « Bourrée angloise » : Europe quand tu nous tiens.

Extraits diffusés :

Johann Sebastian Bach

  • Suite pour luth n°2 en ut mineur BWV 997 – Sarabande
  • Partita pour violon en ré mineur (transcription de Johannes Brahms) Chaconne
  • Partita pour flute en la mineur BWV 1013 – Bourrée angloise

Jean Rondeau « Bach Imagine » (Erato)