Lesbiennes bavaroises, yéyé et punk ouvrier : les Wampas sont là

France Culture
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Les Wampas font la gueule
Les Wampas font la gueule
© Radio France

« Si tu crois qu’en jouant du reggae dans les rues on fera gagner la gauche, permets-moi d’en douter ». Un sens de la formule toujours manifeste chez les Wampas qui terminent ainsi cette chanson, Les Lesbiennes Bavaroises.

Leur nouvel album Les Wampas font la gueule vient de paraître, 10ème album studio depuis leurs débuts (Tutti Frutti en 1986) avec sens du titre jamais démenti : Chaud, Sales et Humides , *Les Wampas vous aiment * ou encore Les Wampas sont la preuve que Dieu existe .

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La plume singulière appartient à Didier Chappedelaine, alias Didier Wampas, "punk ouvrier" comme le veut sa formule. Un chanteur qui, pendant 30 ans a fait les 3 x 8 comme employé électricien à la RATP avant de partir en retraite début 2012, capable d’associer dans une même chanson le souvenir de Mark Police (ami et guitariste suicidé) et les Souffrances du jeune Werther. Capable aussi de déclarer la disparition d’un genre qu’il estime pourtant : la variété française (voir Mars 78). Le goût du contrepied élevé au rang de méthode et même d’art par Didier Wampas qui ne se refuse pas le plaisir de chanter Les Ricains de Michel Sardou le poing levé dans un concert de chanson engagée, juste pour le plaisir de se faire siffler… Punk incontestable mais aussi fan revendiqué de Mike Brandt (et nostalgique à l’évidence des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier) on retrouve ici l’influence yéyé qui traverse toute la musique des Wampas. Il y a aussi une qualité de chant qui a changée chez Didier Wampas, identifié par une voix souvent plus puissante que juste, il touche différemment depuis son album solo « Taisez-moi » (2011) écoutez ici par exemple Julie London.

Il ne faut évidemment pas négliger l’importances des autres Wampas, ils ont souvent changé, mais on retrouve notamment ici aux guitares Antoine Masy-Perier alias Tony Truant (figure du groupe les Dogs) et Philippe Almosnino, ancien des Wanderers : toute une histoire du rock alternatif en France qui joue réunie ici.

Le nom des Wampas vous le savez peut-être vient de la bande dessinée Rahan, le fils des âges farouches, où l’on voyait la tribu des Hommes-Wampas (explication peut-être pour ce refrain inattendu dans l’album « floutez ethnologues »). Bon choix de nom en tout cas, si l’on en croit l’avant-dernière chanson qui raconte qu’ils ont failli s’appeler Les Gros dégueulasses * « les choses auraient été différentes, les maisons de disques plus dures à convaincre* ». La dernière chanson du disque, elle, dit ceci « c’est pas moi qui suis trop vieux ». Pour sûr.

Extraits diffusés :

Les lesbiennes bavaroises

Mars 78

Julie London

C’est pas moi qui suis trop vieux

Album : Les Wampas font la gueule (Verycords)

En tournée en France dès septembre 2014 concert au Trianon ( Paris ) le 6 février 2015