Quelques facettes de Richter

France Culture
Publicité
Sviatoslav Richter – The Complete album Collection
Sviatoslav Richter – The Complete album Collection
© Radio France

**Allegro Appassionato ce mouvement du 2ème concerto de Brahms, ici interprété par l’orchestre symphonique de Chicago dirigé par Erich Leinsdorf avec au piano Sviatoslav Richter. ** « First american recording » on est en octobre 1960 et l’Amérique découvre un titan soviétique (ukrainien), Richter, dont Emil Gilels et Glenn Gould disaient déjà qu’il appartenait probablement aux génies de la musique, peu de mélomanes avaient jusqu’alors pu entendre Richter en dehors de l’URSS. C’est cet enregistrement qui constitue le premier des 18 CD du coffret paru début 2015 chez Sony pour célébrer les 100 ans de la naissance de Sviatoslav Richter (mort en 1997).

Pianiste singulier que Richter. Autodidacte, il a d’abord été répétiteur de théâtre, a accompagné des films muets avant de se former à Moscou auprès d’Henrich Neuhaus qui considèrera ne lui avoir appris que peu de choses. Richter joue avec une partition sous les yeux même s’il connaît la pièce par cœur, ce qui change selon lui profondément le rapport du musicien à l’œuvre. Et ce sont les autres pianistes qui en parlent le mieux, Arthur Rubinstein se souvient de ce concert du 30 octobre 1960 à Carnegie Hall : « Après la Fantaisie (de Schumann) il quitta précipitamment la scène puis revint quelques instant après pour trois pièces de Ravel. Je ne les avais encore jamais entendues aussi divinement jouées ; ses Oiseaux Tristes sont aujourd’hui encore dans ma mémoire. Mais ce qui vint ensuite fut une véritable révélation. La cinquième sonate de Scriabine… »

Publicité

Pour comprendre Richter il faut bien sur l’écouter, mais aussi retrouver les carnets publiés par Alain Lompech dans le Monde de la Musique : Richter dévoile beaucoup de sa personne et rompt volontiers avec l'aura de « plus grand pianiste du monde » pour faire des farces de collégiens, contradictoire au delà du possible déclarant qu'il déteste son image et se prêtant avec délectation au jeu des photos, il joue de tout mais déteste les intégrales, s’autorise à tout dire, puisqu’il se considère exact, du plus tendre au plus dur à propos de ses confrères (Horovitz qualifié de putain de luxe). Reste que c’est au piano que Richter est le meilleur, comme dans la sonate de Beethoven « Appassionata » que Romain Rolland décrit comme un « torrent de feu dans un lit de granit ».

Extraits diffusés :

  • Johannes Brahms : Concerto pour piano et orchestre n°2 en si bémol majeur op. 83 –

Allegro Appassionato

  • Alexandre Scriabine : Sonate pour piano n°5 en fa dièse majeur op. 53
  • Ludwig Van Beethoven : Sonate pour piano n°23 en fa mineur op. 57 « Appassionata »

Sviatoslav Richter – The Complete album Collection (Sony)

L'équipe