Skip Sempé : Renaissance et requiem

France Culture
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Débutez par ce « Réjouissance » qui porte bien son nom de Georg Philipp Telemann : l’ensemble Capriccio Stravagante avec à la flute Julien Martin, le tout mené par Skip Sempé depuis le clavecin. Musique baroque vous l’aurez compris ce matin (et défense peut-être de la flute à bec à l’école ? et pourquoi pas). Voilà une des pulsions à l’œuvre dans ce très gros livre disque Mémorandum XXI qui couvre plusieurs siècles de musique (de la fin renaissance au milieu du XVIIIème s.) en près de 400 pages et 5 CD pour vous donner une idée du travail de musicologue et d’interprète mené par Skip Sempé au cours de ces 30 dernières années.

Skip Sempé, une figure singulière de la musique baroque en France : ni flamand, ni anglais, ni allemand comme beaucoup des maitres du renouveau baroque dans les années 70, Skip Sempé appartient à la génération suivante (encore enfant dans les années 60). Et c’est surtout un américain, il a grandit à la Nouvelle-Orléans, s’est mis à fabriquer des clavecins avec son père quand il avait 13 ans, venu en Europe suivre l’enseignement de Gustav Leonhardt avant de fonder son propre ensemble Capriccio Stravagante.

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Et voici qu’il publie aujourd’hui même un enregistrement inédit, à la tonalité plus grave (au début en tout cas) : La Messe des Morts de Jean Gilles dans sa version de 1764. Une œuvre qui se trouve être le requiem le plus joué de tout l’Ancien régime : depuis la mort de Jean Gilles en 1705 mais aussi pour les services funèbres d’André Campra en 1744 ou encore ceux de Louis XV en 1774, et même avant cela pour la mort de Jean-Philippe Rameau, il y a 250 ans tout juste cette année. Or visiblement les retouches les modifications en fonction des modes et des envies, il y en a eu beaucoup en plus de 60 ans et Skip Sempé reste fidèle lui à la version de 1764 (celle qui a été joué à la mort de Rameau) avec des mélanges de musiques profanes et sacrées, des recyclages de pièces venues notamment Castor et Pollux de Rameau. Profane et sacré indissociables alors.

extraits diffusés :

Georg Philipp Telemann – Réjouissance (livre-disque Memorandum XXI ed. Paradizo)

Messe des Morts de Jean Gilles : Le Service funèbre de Jean-Philippe Rameau dans la version de 1764 : Introit

Graduel I

Apothéose de Rameau : Air des Esprits infernaux (Zoroastre)

Disque : Rameau’s Funeral - Jean Gilles, Messe des morts (Paradizo)

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