En Chine, 176 millions de caméras surveillent la population. Selon l’institut de recherches IHS Market, leur nombre passera à 626 millions d’ici 2020. Nouveauté dans le pays : une partie des caméras est équipée d’un logiciel de "reconnaissance faciale" qui permet d’identifier les individus.
L'oeil de Pékin est décidément partout. Les Chinois avait déjà fait la démonstration de leur puissance en matière de vidéo-surveillance lors du Salon de l'électronique grand public à Las Vegas, en janvier dernier. 176 millions de caméras surveillent actuellement la population chinoise. Et selon les récentes recherches de l’institut "IHS Market", le nombre de caméras pourraient passer à 626 millions dans deux ans, avec un logiciel de "reconnaissance faciale" qui permet d’identifier et donc de surveiller d'encore plus près les individus.
Aujourd’hui, des villes comme Pékin, Canton ou Shenzen, la Silicon Valley chinoise, dans le sud, sont équipés de machines à reconnaissance faciale. Et si l'on a donné à la banque une photo sur laquelle on est plus jeune, la reconnaissance faciale fonctionne sans aucun souci, affirme une responsable de la banque China Merchants.
Quelles implications dans un pays qui n’est pas un Etat de droit ?
"Le ministère de la sécurité publique est en train de monter une base de données gigantesque de reconnaissance faciale de plus d'un milliard de personnes", s'inquiète Nicholas Bequelin, directeur régional de l’organisation de défense des droits humains Amnesty international. Il est basé à Hong Kong. Selon lui, "cette base permettra un suivi, quasiment en temps réel des déplacements d'un citoyen".
L'identification se fera par reconnaissance faciale pour prendre le train, le métro, rentrer dans un immeuble, pour payer dans un restaurant, retirer de l'argent. Il y a aussi un nombre très important de caméras de surveillance qui quadrillent les villes, et même dans certains cas la campagne, dans les zones que le gouvernement juge sensibles, comme les zones ethniques tibétaines ou ouïghours.
Le reportage de notre correspondante, Dominique André
L'équipe
- Collaboration
- Collaboration
- Journaliste