Pays basque : le processus de paix et la question des prisonniers toujours en débat

 8 avril 2017, Journée du désarmement à Bayonne. Les "Artisans de la Paix" organisent la remise aux autorités françaises de la totalité de l'arsenal de ETA
 8 avril 2017, Journée du désarmement à Bayonne. Les "Artisans de la Paix" organisent la remise aux autorités françaises de la totalité de l'arsenal de ETA - DR
8 avril 2017, Journée du désarmement à Bayonne. Les "Artisans de la Paix" organisent la remise aux autorités françaises de la totalité de l'arsenal de ETA - DR
8 avril 2017, Journée du désarmement à Bayonne. Les "Artisans de la Paix" organisent la remise aux autorités françaises de la totalité de l'arsenal de ETA - DR
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Un grand rassemblement est prévu samedi prochain à Paris à l'initiative du mouvement "les Artisans de la Paix" pour demander le rapprochement des prisonniers basques de leurs familles et la fin du statut de DPS (détenu particulièrement surveillé) dans le cadre du processus de paix.

Le processus de paix au Pays basque et la question des prisonniers seront au coeur de la manifestation qui promet de réunir 10 000 personnes samedi prochain, gare Montparnasse, à Paris. Ce sera le point d'orgue d'un tour de France des prisons où sont détenus une soixantaine de prisonniers basques, la plupart pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Une marche, réunissant 150 à 200 personnes va par ailleurs partir aujourd'hui, et relier les prisons de Réau, Fleury-Mérogis et Fresnes pour rejoindre Paris samedi. 

Cela fait maintenant plus de six ans, que l'organisation indépendantiste basque, responsable de 828 morts depuis 1968, a annoncé la fin de la lutte armée. Le 16 décembre 2016, la police française avait arrêté cinq personnes de la société civile (dont Michel Tubiana le président d'honneur de la ligue des droits de l'homme et Jean Noël Etcheverry) qui comptaient mettre hors d'usage une partie de l'arsenal de ETA. Le 8 avril dernier, plusieurs groupes du mouvement " les Artisans de la paix" organisaient la remise aux autorités françaises de la totalité de cet arsenal ... et c'est aujourd'hui le sort des prisonniers qu'ils portent sur le devant de la scène, soutenus par de nombreux élus et personnalités, toutes tendances politiques confondues.

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Reportage de Florence Sturm

Entretien avec Jean-Noël Etcheverry, l'un des cinq "Artisans de la Paix", arrêtés à Louhossoa :

Jean-Noël Etcheverry : "Il faut nous aider à entrer dans un autre cycle de notre histoire"

5 min

Comme on l'a dit le 8 avril, le désarmement n'est pas la paix. Pour construire une paix durable et irréversible, il faut que l'on arrive à résoudre un certain nombre d'autres conséquences du conflit, comme la situation des victimes, le besoin de reconnaissance, de réparation, et puis, et là c'est urgent, la situation des prisonniers basques et de leurs familles. 

Quelques repères chronologiques

31 juillet 1959 : Création, en pleine dictature espagnole, de ETA (Euskadi Ta Askatasuna: Pays basque et Liberté) par un groupe d'étudiants nationalistes s'inspirant des mouvements de libération révolutionnaires. 

décembre 1983 : Apparition des GAL, Groupe Antiterroriste de Libération, organisation para-policière responsable de 34 assassinats de militants basques et de civils français

20 octobre 2011 : Les membres de l'ETA annoncent la fin de la lutte armée.

16 décembre 2016 : arrestation de cinq "Artisans de la Paix" à Louhossaoa au Pays basque français

8 avril 2017 : "Journée du désarmement" à Bayonne et remise aux autorités françaises de la totalité de l'arsenal de ETA. 

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