

"Il faut revenir à ces textes anciens, comme L'Epopée de Gilgamesh; c'est là que commencent toutes les histoires..."
Abed Azrié (Chanteur).
En ce 15 août, Abed Azrié nous dit que nous partageons tous la même culture, celle des tablettes de Ninive, écrites dans un dialecte akkadien, datant du deuxième millénaire avant notre ère, qui contiennent un unique et long poème, le premier roman de l’Histoire, l’Epopée de Gilgamesh, l’un des récits les plus anciens et les plus puissants dont nous ayons gardé le souvenir…
L’Epopée de Gilgamesh est à la fois l’histoire d’un homme et d’une cité ; elle raconte comment un homme, le roi Gilgamesh, découvrit qui il était, et comment une cité, Uruk, devint non seulement splendide mais aussi juste…
Abed Azrié a traduit ce texte de l’arabe, d’après des tablettes sumériennes ; il en a fait une version poétique, qu’il adresse au grand public, parce que ces phrases sont toujours aussi vivantes, après 5000 ans…
« Je suis juif, chrétien, musulman ; nous sommes tous dans la même culture, le même terreau, le même bassin », dit-il ici, en ce lundi 15 août, Assomption de la Vierge, au micro de Sébastien de Courtois…
Le texte du chant diffusé dans l’émission : CD+DVD distribution Harmonia Mundi
"La femme (l’initiatrice)
Elle rejeta ses vêtements,
Laissa tomber son cache-sein,
Elle fit à ce primitif l’initiation de la femme.
Ses élans amoureux la couvrirent de caresses.
Six jours et sept nuits, Enkidou en rut posséda la courtisane.
En voyant Enkidou, les gazelles sauvages s’éloignent de lui !
Enkidou s’élança, son corps était sans force ;
Immobiles restèrent ses genoux, alors que s’en allait sa harde ;
Diminué fut Enkidou : il ne pouvait plus courir.
Le texte lu pendant l’émission :
La leçon humaine
Outa-Napishtim dit à Gilgamesh :
« Gilgamesh,
pourquoi cette douleur dans ton cœur,
toi qui portes en toi la chair des dieux ?
La mort est cruelle et sans merci.
Qui de nous bâtit des maisons indestructibles ?
Qui de nous scelle des contrats éternels ?
Les frères héritent, partagent.
Quel héritage est perpétuel ?
La haine, même la haine
existera-t-elle dans le pays pour toujours ?
Est-ce que le fleuve monte
et amène la crue pour toujours ?
La libellule à peine sortie à la lumière
entrevoit le soleil et atteint son terme.
Depuis les temps les plus anciens,
hélas ! rien ne dure
le dormeur et le mort se ressemblent;
es deux n'ont-ils pas l'aspect de la mort ?
Qui, la mort venue, peut distinguer entre le serf et le maître ? »
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