Minoritaires mais présents, les Chrétiens de Gaza représentent entre 1500 et 2000 personnes, essentiellement de rite grec orthodoxe. Christophe Oberlin est allé à leur rencontre au fil des ses séjours dans la bande de Gaza, où il mène des opérations de chirurgie réparatrice.
- Christophe Oberlin Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l'anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l'étranger, chirurgien humanitaire
Dans l’imaginaire occidental, Gaza évoque le « péril islamique », puisque ce minuscule territoire est administré depuis plus de dix ans par un parti à référence religieuse. Et Gaza ne peut en rien se réclamer d’une histoire flamboyante. Ne dit-on pas « qu’il ne s’y est rien passé depuis les croisades » ? C’est à peine si l’on évoque le bref passage qu’y aurait fait la Sainte-Famille.
« La Gaza chrétienne est un buisson, écrit l’auteur, dont chaque branche est issue de la diversité des idées, des schismes, des excommunications, des soubresauts politiques aussi, qui ont ponctué l’histoire du christianisme. Les chrétiens y témoignent de leur diversité à travers un arbre généalogique bien réel : la troisième dimension du christianisme, deux mille ans de réflexions sur le dogme et la pratique. »
Les Chrétiens de Gaza, ces ambassadeurs oubliés
Pourtant, Gaza peut se prévaloir d’une communauté chrétienne que personne ne connaît, dont personne ne parle, si ce n’est pour insinuer qu’elle semblerait attendre « l’exil, la conversion forcée ou la mort » au fond de caves où elle se retirerait pour prier.Voici donc les Chrétiens de Gaza, ces ambassadeurs oubliés d’un dialogue pour l’instant difficile. Leur témoignage est riche d’une expérience commune et fructueuse de quatorze siècles.
« Aux heures de fermeture de l’église il est facile de faire chercher la clé. En attendant on dévisage le bâtiment, trapu avec son campanile sobre qui supporte deux cloches. Ce qui frappe, ce sont ses murs curieux, avec, au milieu du crépi qui les recouvre en partie, et parmi des pierres apparentes, des affleurements circulaires, lisses et clairs. Comme si des rondins de bois avaient été placés ci et là transversalement dans l’épaisseur de la construction. En fait des fragments de colonnes en marbre récupérés des bâtiments grecs ou romains. On pénètre dans l’église, non sans avoir descendu une volée de douze marches. Et c’est l’éblouissement. Murs et voûtes ont été repeints récemment, mais rien n’y paraît de négatif (…) »
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