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- Dominique Charpin Assyriologue, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Civilisation mésopotamienne"
Aujourd’hui, nous nous penchons sur les « plus vieilles archives de l’humanité » pour reprendre la formule de l’épigraphiste, Dominique Charpin, celles qui nous viennent des déserts syro-irakiens, pour sa leçon inaugurale, intitulée « Comment peut-on être assyriologue ? »
Après des études d’histoire, d’archéologie et de philologie à la Sorbonne, Dominique Charpin qui s’est pris de passion pour la région de l’ancienne Assyrie, suite à des voyages de classes en Turquie et en Syrie, se spécialise sur la Mésopotamie au deuxième millénaire avant JC, l’époque « paléo-babylonienne » dominée par la figure du roi Hammu-rabi.
« Homme de textes et homme de terrain », selon le journaliste Daniel Bermond (L'Histoire, décembre 2014), Dominique Charpin se fait « le porte-voix d'une discipline ouverte aux chercheurs du monde entier, jusqu'en Russie et au Japon, mais à laquelle le public accède peu. ». Avec cette leçon inaugurale, « le travail de l'épigraphiste apparaît en pleine lumière, qui consiste à déchiffrer, bien sûr, des tablettes d'argile souvent brisées ou usées, mais d'abord à collecter, collationner et relier entre eux des morceaux épars, disséminés d'un continent à l'autre, comme un immense puzzle. »
Dominique Charpin rappelle qu’ "On ne comprend les textes cunéiformes que depuis 150 ans" tandis que la première chaire d’assyriologie date de 1874 au Collège de France avec Jules Oppert. Entre temps l’assyriologie a dû s’affranchir des études orientalistes et bibliques et a dû s’organiser face aux aléas politiques. L’épigraphiste a travaillé sur le site de Mari en Syrie et sur celui de Larsa en Irak. Mais du fait des guerres, les fouilles officielles ont cessé en Irak en 1991 et en Syrie en 2011. Des pays se ferment, d’autres s’ouvrent :
« l’autonomie du Kurdistan » a permis de nouvelles découvertes avec l’ouverture d’un chantier à Bash Tapa soutenu « par l’unité de recherche CNRS-Collège de France » que Dominique Charpin co-dirige avec Thomas Römer que nous retrouverons en août pour sa leçon inaugurale.
Homme de terrain, de texte mais aussi d’informatique, il a initié une base de données internationale Archibab pour rendre accessibles les milliers de documents babyloniens.
ET nous gagnons le grand amphithéâtre multimédia du Collège de France pour la leçon inaugurale de Dominique Charpin, « Comment peut-on être assyriologue ? » le 2 octobre 2014
Cette leçon inaugurale est publiée chez Fayard en 2015
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