Fabien Roussel : de la carte de presse à la carte du PCF

C'est dans le mythique siège du PCF, place du Colonel Fabien à Paris, que Fabien Roussel nous reçoit. Un bâtiment quasiment vidé de ses employés et de ses cadres par le Covid-19 : le parti fête ses 100 ans, mais l'ambiance est quelque peu lugubre. Des techniciens préparent l'installation pour le discours d'anniversaire retransmis sur les réseaux sociaux. 

Dans son bureau baigné de lumière, Fabien Roussel garde le sourire. Ce quasi-inconnu au regard séduisant se livre sans méfiance.

Du Pas-de-Calais au Colonel Fabien

Ses racines du Pas-de-Calais, Fabien Roussel les revendique. Lui qui vit "la moitié de la semaine à Saint-Amand-les-Eaux, dans ma circonscription, dans mon Nord chéri". Et elles expliquent peut-être en partie son engagement politique :

Ma région est très industrielle. On a fermé beaucoup d'usines, dans ma région comme dans toute la France. Le bassin minier est à l'image de beaucoup de régions industrielles. Je pense à la Seine-Maritime, à l'Est de la France, aux Bouches-du-Rhône, à toutes ces régions que j'ai visitées et où je vois des salariés en lutte, fiers de leur travail et qui travaillent durement.

Fabien Roussel veut donc revenir aux fondamentaux communistes : la défense de la classe ouvrière. Pourtant, il ne vient pas de la classe ouvrière. Sa mère était employée de banque, et son père travaillait à la Sécurité sociale avant d'être journaliste. Lui-même a commencé par militer pour faire libérer Nelson Mandela : "Cela a forgé mon engagement politique". Avant de devenir journaliste : à l'Humanité, en stage à l'iconographie, puis à France 3. Et c'est une rencontre avec Michelle Demessine, qui est alors Secrétaire d'Etat au tourisme dans le gouvernement de Lionel Jospin, qui va faire basculer son destin :

Patron du PCF et bientôt candidat à la présidentielle ?

Fabien Roussel a bien du mal à cacher son envie d'y aller. Mais il souffre d'un déficit de notoriété et le créneau à la gauche de la gauche est déjà occupé par une légende de la politique : Jean-Luc Mélenchon. Se présenter en 2022, ce serait risquer de rééditer comme en 2007 l'humiliation d'un score très faible (Marie-George Buffet avait fait moins de 2%), et d'affaiblir un peu plus le PCF. Et pourtant, Fabien Roussel pense très sérieusement à se présenter :

Ce qui est important c'est de défendre des idées et de montrer que c'est possible de changer en France, pas de promouvoir un homme ou une femme.

Ira ou ira pas ? Ce sont donc les militants qui trancheront en mai prochain normalement.