Belle-mère : figure sociale, mythe littéraire

Simonet Signoret dans Thérèse Raquin, 1953
Simonet Signoret dans Thérèse Raquin, 1953 - Marcel Carné
Simonet Signoret dans Thérèse Raquin, 1953 - Marcel Carné
Simonet Signoret dans Thérèse Raquin, 1953 - Marcel Carné
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Depuis que j’ai annoncé la semaine dernière que cette émission serait consacrée à la figure de la belle-mère au XIXe siècle et ensuite, j’ai recueilli quelques réactions ironiques. Eh bien j’affirme que les goguenards ont tort.

Avec
  • Yannick Ripa Professeure en histoire des femmes et du genre à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

Rediffusion 5 mars 2016

Depuis que j’ai annoncé que cette émission serait consacrée à la figure de la belle-mère au XIXe siècle et ensuite, j’ai recueilli quelques réactions ironiques. Eh bien j’affirme que les goguenards ont tort.

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Non seulement parce qu’ils minimisent l’intérêt du sujet, celui-là il nous reste à le démontrer, mais surtout parce qu’ils me paraissent se laisser abuser par le registre du comique, par le flux des caricatures, parfois spirituelles et souvent sinistres, qui n’a guère cessé de submerger cette position familiale et sociale.

De cette dépréciation témoignent surabondamment la petite presse, les chansons, les romans de gare et parfois la grande littérature, les cartes postales dès lors qu’elles ont fait florès et aussi, plus récemment, tout un cinéma populaire.

Mais dès lors que l’on s’interroge sur regard largement négatif et qu’on cherche à l’expliquer, on s’aperçoit qu’il peut conduire à des considérations bien plus sérieuses sur la situation dominée des femmes longtemps dans la société, et sur l’évolution de la famille de génération en génération.

C’est ce que démontre Yannick Ripa, mon invitée. Professeure d’histoire politique et sociale de l’Europe du XIXe siècle à l’Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis, elle est spécialiste du genre, selon la formule provenant des Etats-Unis et désormais consacrée.

Elle vient d’organiser un livre à plusieurs voix intitulé L’étonnante histoire des belles-mères. Elle y démontre avec brio que par-delà la multiplicité des chroniques singulières, des spécificités individuelles, se tisse une évolution dont la portée dépasse de beaucoup la paresse des ricanements comme celle des indifférences.

Jean-Noël Jeanneney

Programmation sonore :

  • Chanson « Gendre et Belle-mère » de la Bolduc, 1929.
  • Extrait du film « Manèges » de Yves Allégret, sorti en 1950, avec Jane Marken, Bernard Blier et Simone Signoret.
  • Lecture d’un extrait d’Un contrat de mariage de Balzac, par Jean Debucourt (Comédie française) dans Lecture du soir, le 4 septembre 1954.
  • Extrait du film « Thérèse Raquin » de marcel Carné, sorti en 1953, d’après le roman d’Emile Zola, avec Sylvie et Jacques Duby, Simone Signoret.
  • Chronique de Ruggero de Pas, « L’école des belles-mères en Italie », sur France Inter, le 14 mai 2000.