

L'historien André Rauch retrace l’histoire de la paresse de la Bible à notre société actuelle et montre l’évolution du concept.
- André Rauch Professeur émérite à l'université Marc Bloch de Strasbourg
Il existe des sujets dont l’actualité est permanente et que j’aurais pu choisir de traiter, en vérité, n’importe quand depuis les quinze ans qu’existe cette émission. Nous allons parler ce matin de la paresse, tentation de toujours, danger de toujours, bonheur de toujours. Le propos est opportun, me semble-t-il, dans le cadre du week-end de France culture consacré aux mauvais genres. En tête de l’ouvrage où mon invité, André Rauch , professeur à l’université de Strasbourg, traite ce thème, il a eu la malice de citer une phrase du dessinateur Gustave-Henri Jossot, auteur de l’Évangile de la paresse , paru en 1939 : « Il y aurait un livre à faire sur la paresse cet ouvrage ne pourrait être écrit que par un paresseux. Mais les paresseux sont bien trop occupés à se tourner les pouces… » Tout en félicitant André Rauch d’avoir réussi à se désengluer de cette effrayante logique, j’ai le goût de considérer avec lui l’histoire du péché de paresse, puisque c’est, à en croire le christianisme, l’un des sept péchés capitaux.
En sachant bien d’avance, que cette histoire ne peut être linéaire, et que puisqu’elle est intimement liée à celle du travail, lui-même formidablement ambigu, elle est marquée par beaucoup d’ambivalences. Le livre publié avec quelques retentissements en 1883 par Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx, intitulé Le droit à la paresse , est resté fameux. Il nous indique en soi, à l’orée de notre conversation, que nous aurions bien tort de nous abandonner sans réflexion à je ne sais quel jugement moral, prétendument pluriséculaire sur les multiples formes souvent délicieuses de l’oisiveté. Jean-Noël Jeanneney
Programmation sonore :
- Extrait du film « Alexandre le bienheureux » d’Yves ROBERT, sorti en 1967 , avec Philippe NOIRET dans le rôle d’Alexandre.
- Interview de Françoise SAGAN par André HALIMI ,sur France culture le 2 août 1973.
- Chanson « Et bailler, et dormir » de Charles AZNAVOUR et Jef DAVIS , interprétée par Eddie CONSTANTINE en 1953.
- Chronique de Maurice TIÈCHE sur la paresse , le 13 mars 1955.
- Extrait de la pièce de théâtre Oblomov mise en scène par Marcel CUVELIER en 1963 , au Studio des Champs-Elysées, avec Marcel CUVELIER dans le rôle d’Oblomov, d’après le roman éponyme d’Ivan GONTCHAROV (1859).
- Lecture de Sur la Grande Odalisque de Jean Auguste Dominique Ingres de Théophile GAUTIER (1855) , dans le cadre de l’émission L’échappée belle sur France culture, le 18 juin 1993.
Bibliographie :
*- André RAUCH, *Paresse, histoire d’un péché capital ** , Armand Colin, 2013.
*- André RAUCH, *Vacances en France de 1830 à nos jours ** , Hachette, Pluriel, 2001.
*- Paul LAFARGUE, *Le droit à la paresse ** , Le passager clandestin, 2009.
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