L’Irak et la Syrie ravagés sont actuellement le théâtre d’un trafic intense d’œuvres d’art, qui contribuent notamment aux finances de Daech, de l’Etat Islamique. Le cas de la merveilleuse Palmyre martyrisée a frappé spécialement les esprits, mais c’est de bien d’autres lieux que proviennent...
- Bénédicte Savoy Professeure d’histoire de l’art à l’Université Technique de Berlin, titulaire d’une chaire consacrée à l’« Histoire de l’art comme histoire culturelle »
Bonjour,
L’Irak et la Syrie ravagés sont actuellement le théâtre d’un trafic intense d’œuvres d’art, qui contribuent notamment aux finances de Daech, de l’Etat Islamique. Le cas de la merveilleuse Palmyre martyrisée a frappé spécialement les esprits, mais c’est de bien d’autres lieux que proviennent des objets d’art qui ont été spoliés et qui viennent irriguer les marchés internationaux au profit de marchands et d’acquéreurs peu scrupuleux. L’art comme butin, tel est le thème de notre émission ce matin qui va bénéficier du concours précieux de Bénédicte Savoy. Ses travaux portent sur l’histoire culturelle, sociale et politique des arts. Longtemps Professeur à l’université technique de Berlin, elle vient d’être élue, brillamment, à 44 ans, au Collège de France, sur une chaire consacrée à l’histoire du patrimoine artistique en Europe du XVIIIe au XXe siècle. Elle vient de prononcer sa leçon inaugurale, le 30 mars dernier, sous le titre « objets du désir, désirs d’objets ». Quand Bénédicte Savoy parle des « translocations patrimoniales », terme délibérément général, c’est pour englober l’entièreté d’un phénomène pluriséculaire. Et pour évoquer, par delà les cas particuliers, non seulement les circonstances des pillages ou confiscations, mais également les discours et surtout l’ensemble des émotions qui les entourent, celles des captateurs comme celles des victimes lors de l’arrachement. Celles aussi qui s’expriment au moment heureux des restitutions. Le tout dans un climat qui, en évoluant, modifie la situation même des musées dans les sociétés contemporaines, sans pour autant dissimuler, et Bénédicte Savoy y insiste volontiers, ce qu’elle appelle des constantes frappantes selon une réflexion qui rencontre exactement le souci de cette émission.
PROGRAMMATION SONORE
- Lecture par Daniel KOENIGSBERG d’une lettre de Victor HUGO au capitaine BUTLER en date du 25 novembre 1861 sur le sac du palais d’été (1860) dans l’émission La Fabrique de l’histoire, sur France Culture le 17 septembre 2008.
- Lecture par Jean-Pierre LEROUX du récit de l’épisode du vase de Soissons (486) raconté par Grégoire DE TOURS dans son Histoire des Francs (572), dans l’émission Les lundis de l’histoire, sur France Culture, le 16 septembre 1996.
- Lecture par Daniel KOENIGSBERG d’une lettre de Vivant DENON à TALLEYRAND, du 15 septembre 1815, dans l’émission La Fabrique de l’histoire, sur France Culture le 17 septembre 2008.
- Reportage sur l’exposition à l’Orangerie organisée par la commission de récupération artistique et les services alliés et qui s’est tenue entre juin et août 1946.
- Entretien de Pascale LISMONDE avec Michel LACLOTTE, président-directeur du musée du LOUVRE (1987-1995), dans l’émission A voix nue, sur France Culture, le 8 novembre 1996.
BIBLIGRAPHIE
- Bénédicte SAVOY, Patrimoine annexé, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2003 (2 tomes).
- Bénédicte SAVOY, Nofretete. Eine deutsch-französische Affäre 1912-1931 ("Nerfertiti. Une affaire franco-allemande"), Edition Böhlau, 2011.
- Vincent NEGRI (direction), Le patrimoine culturel, cible des conflits armés. De la guerre civile espagnole aux guerres du 21e siècle, Bruylant, 2014.
- Corinne HERSHKOVITCH et Didier RYKNER, La Restitution des œuvres d’art. Solutions et impasses, Hazan, 2011.
- Francine-Dominique LIECHTENHAN, Le grand pillage. Du butin des nazis aux trophées des Soviétiques, éditions Ouest-France, 1998.
- Un art d’Etat ? Commandes publiques aux artistes plasticiens 1945-1965, Presses universitaires de Rennes et Archives nationales, 2017.
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