La météorologie: une science, vraiment?

Le Voyageur contemplant une mer de nuages
Le Voyageur contemplant une mer de nuages - Caspar David Friedrich
Le Voyageur contemplant une mer de nuages - Caspar David Friedrich
Le Voyageur contemplant une mer de nuages - Caspar David Friedrich
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Le commerce que nous entretenons avec le temps qu’il fait et avec celui qui s’annonce est marqué désormais profondément par les informations immédiates que nous fournissent les nouvelles technologies, informations étendues sur la terre entière. Sans que disparaissent pour autant les rendez-vous...

Avec
  • Anouchka Vasak Spécialiste de la littérature du XVIIIe siècle, co-responsable du réseau et séminaire "perception du climat" à l'École normale supérieure

Bonjour,

Le commerce que nous entretenons avec le temps qu’il fait et avec celui qui s’annonce est marqué désormais profondément par les informations immédiates que nous fournissent les nouvelles technologies, informations étendues sur la terre entière. Sans que disparaissent pour autant les rendez-vous réguliers que nous proposent la radio et la télévision. Les techniques qui le permettent s’enracinent loin en arrière, jusqu’au XVIIe siècle, pour le moins. Cette histoire mérite assurément l’attention du côté des relations entre les sciences et les modes de vie. Mais son intérêt s’enrichit grandement lorsque la curiosité s’élargit jusqu’aux évolutions des sensibilités collectives. Pascal a bien pu écrire : « Le temps et mon humeur ont peu de liaison. J’ai mon brouillard et mon beau temps au-dedans de moi ». Mais en disant cela, il apparaît fort isolé parmi l’immense déroulé de la littérature, qui est parcouru de milliers de notations et d’émotions concernant l’influence de la météorologie sur les esprits et sur les âmes. Et cela depuis la plus haute Antiquité, bien avant que ne s’affine la connaissance des climats et de leurs mutations. C’est à la rencontre de l’histoire des sciences et de l’histoire littéraire, donc sociale, que va se placer cette émission, comme le font les travaux de mon invité, Anouchka Vasak, maître de conférences à l’Université de Poitiers ; travaux qui se situent sous le double patronage prestigieux d’Emmanuel Le Roy Ladurie et d’Alain Corbin. Je vous propose d’affronter, avec elle, de siècle en siècle, la pluie, le soleil et le vent.

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DOCUMENTATION SONORE

- Léo Ferré interprète le poème Spleen de BAUDELAIRE, en 1967.

- Monseigneur DUVAL, archevêque de Rouen, dans Inter Soir, le 26 décembre 1999.

- Lecture du rapport d'Urbain LE VERRIER, sur l’organisation de l’observatoire impérial de Paris, lu par Philippe LAUDENBACH en 2011.

- Poème « Le Gâteau » de BAUDELAIRE, lu par Jean DESAILLY dans l'émission "Bonnes nouvelles, grands comédiens", de Patrice Galbeau, sur France Culture, le 19 avril 1972.

- Lecture par Robert ARNAUD d'un extrait de Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, dans l'émission "Histoires possibles et impossibles", sur France Inter, le 13 mai 2001..

- Chanson Il fait beau, Les Frères Jacques, 1975.

BIBLIOGRAPHIE

- Anouchka VASAK, Météorologies. Discours sur le ciel et le climat, des Lumières au romantisme, Honoré Champion, 2007.

- Fabien LOCHER, Le Savant et la tempête. Etudier l’atmosphère et prévoir le temps au XIXe siècle, PUR, 2008.

- Karin BECKER (dir.), La pluie et le beau temps dans la littérature française, Hermann, 2011.

- Alain CORBIN, La pluie, le soleil et le vent : une histoire de la sensibilité au temps qu’il fait, Aubier, 2013.

- Luke HOWARD, Sur les modifications des nuages, (édition présentée par Anouchka VASAK), Hermann, 2012.

- Alain CORBIN, Histoire buissonnière de la pluie, Champs Flammarion, 2017.