Les Indo-Européens : réalité éclairante ou mythe dangereux

Arbres généalogique des langues mortes et vivantes
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Le sujet des Indo-Européens n’a pas cessé, depuis deux ou trois siècles, de piquer les curiosités et de susciter les passions, entre rêveries, enthousiasmes et ignominies. Jean-Paul Demoule, professeur de protohistoire européenne à la Sorbonne, y voit « le mythe d’origine de l’Occident ».

Avec
  • Jean-Paul Demoule Archéologue et préhistorien français. Professeur émérite de protohistoire européenne à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, membre honoraire de l'Institut universitaire de France et ancien président de l'Inrap

Le sujet que nous allons aborder – peut-être devrais-je dire « affronter » – est assurément d’actualité, tant on l’aperçoit sous-jacent dans bon nombre de débats et comportements contemporains. Mais en fait il n’a pas cessé, depuis deux ou trois siècles, de piquer les curiosités et de susciter les passions, entre rêveries, enthousiasmes et ignominies.

Il s’agit de la question des Indo-Européens, posés comme étant à l’origine de notre civilisation occidentale et de son éventuelle spécificité. Jean-Paul Demoule, professeur de protohistoire européenne à la Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France, y voit « le mythe d’origine de l’Occident » : c’est le sous-titre d’un livre impressionnant d’érudition et de liberté qu’il a publié en 2014 et qui s’intitule, sans cacher son jeu : Mais où sont passés les Indo-Européens ?

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Il nous prévient qu’il ne nous offrira, à l’issue de 740 pages intenses, aucune certitude conclusive, ni même l’esquisse d’une thèse englobante, mais qu’il fera la chasse à toutes les dérives intellectuelles, morales et civiques qu’il discerne dans cette histoire d’une histoire, telle qu’elle s’est dessinée à la rencontre de la linguistique, de l’archéologie et de la biologie : une histoire étonnamment révélatrice des relations entre la science en marche et les sensibilités collectives qui l’entourent et qui ne cessent jamais de peser sur elle.
Jean-Noël Jeanneney

Programmation sonore :

- Chanson « L’internationalisation », interprétée par Gaston Ouvrard en 1935 , auteurs : Gaston Ouvrard, Jules Combes et Louis Bousquet.

- Extrait d’une causerie de Michel Lejeune , consacrée à la linguistique comparée, diffusée le 11 mai 1951.

- Lecture d’un texte en « proto-indo-européen » reconstitué par le linguiste américain Andrew Byrd , d’après la fable la fable de August Schleicher intitulée « Le mouton et les chevaux » composée en 1888.

- Lecture d’un extrait d’un mémoire consacré à l’origine européenne des Aryas, du sanscritologue belge Joseph van der Gheyn , présenté à Paris en 1888, lu par Georges Claisse sur France culture, le 24 août 2014.

- Alexis Carrel, en février 1942 .

- Georges Dumézil , dans « Heure de culture française », le 20 mai 1955.