Les patrons syndiqués : aux origines du MEDEF

La commission de direction du Comité des forges de France en 1914. Peinture d'Adolphe Déchenaud, au siège de Schneider, rue de Madrid, Paris
La commission de direction du Comité des forges de France en 1914. Peinture d'Adolphe Déchenaud, au siège de Schneider, rue de Madrid, Paris
La commission de direction du Comité des forges de France en 1914. Peinture d'Adolphe Déchenaud, au siège de Schneider, rue de Madrid, Paris
La commission de direction du Comité des forges de France en 1914. Peinture d'Adolphe Déchenaud, au siège de Schneider, rue de Madrid, Paris
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Ils s'appelaient Wendel, Schneider, Rotschild, plus tard Michelin, Citroën ou Boussac. Aujourd'hui Arnault, Bouygues ou Lagardère. Comment cette oligarchie patronale s'est-elle organisée et renouvelée depuis un siècle et demi ?

Avec
  • Jean Garrigues historien, président du comité d'histoire parlementaire, membre de la commission "Les lumières à l'ère numérique"

Les gazettes retentissent, ces temps-ci, des bruits qui entourent la succession prochaine de Pierre Gattaz à la tête du MEDEF, le mouvement des entreprises de France. Elles nous laissent apercevoir la complexité des forces qui s’affrontent à cette occasion, qu’il s’agisse, comme il est naturel, des ambitions individuelles ou qu’il s’agisse, ce qui est plus éclairant, des affrontements entre les différentes composantes du patronat français. Aujourd’hui comme toujours, s’il advient quelques fois qu’elles sachent s’unir, assez largement, contre ce qui leur apparaît comme un péril politique fondamental, elles sont le plus souvent travaillées par des antagonismes que nourrit la variété de la situation des entreprises. Variété de leur dimension et de leur champ d’action, bien sûr, mais aussi variété de leur situation par rapport au commerce intérieur ou extérieur, et variété des personnels qu’ils emploient, différemment organisés. Sans compter la constante divergence entre les clients et les fournisseurs. Toutes choses qui se lisent spécialement, de génération en génération, dans les évolutions contrastées et complexes du syndicalisme patronal. C’est donc à celui-ci que nous allons consacrer cette émission, en remontant au moins jusqu’au Second Empire, et en tirant avantage de la compétence de Jean Garrigues, professeur d’histoire contemporaine à l’Université d’Orléans et président du Comité d’histoire parlementaire et politique. Il est l’auteur d’un ouvrage important intitulé précisément Les patrons et la politique et sous-titré dans sa dernière édition : 150 ans de liaisons dangereuses. Dangereuses ? L’adjectif est pour le moins stimulant. Jean-Noël Jeanneney

Programmation sonore : 

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- Yvon Gattaz, interviewé par Philippe Simonnot dans le cadre de l’émission « A voix nue » sur France culture, le 20 janvier 1998.

- Extrait du film « Germinal » de Claude Berri, sorti en 1993, d’après le roman d’Émile Zola, avec Gérard Depardieu et Jacques Dacqmine.

- Extrait du film « La vie est à nous » de Jean Renoir, sorti en 1936.

- Claude Gignoux en 1936, suivi d’Ernest-Antoine Seillière en 1997.

- Jacques Ferry dans l’émission de Roger Pillaudin consacrée à « L’influence politique des milieux d’affaires », sur France culture, le 24 novembre 1981.

- Robert Valentini, président du Groupement des jeunes patrons, en 1965.

Bibliographie :

- Jean Garrigues, Les Patrons et la politique. 150 ans de liaisons dangereuses, Perrin, 2011 (rééd.).

- Jean-Claude Daumas (dir.), Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010.

- Henri Weber, Le Parti des Patrons : le CNPF (1946-1986), Seuil, 1991.

- Jean-Noël Jeanneney, L'argent caché : Milieux d'affaires et pouvoirs politiques dans la France du XXe siècle, Seuil, Point Histoire, 1984 (2è édition). 

- Jean-Noël Jeanneney, François de Wendel en République : L'argent et le pouvoir 1914-1940, Librairie académique Perrin, 2004 (rééd.).

- Georges Lefranc, Les organisations patronales en France du passé au présent, Payot, 1976.