
Mothers of jubilation

Samedi 4 décembre 1993 !Jour de tristesse pour tout ce que la terre compte d' aspirateurs, de moustaches, de caniches et de sofas. Frank Zappa quitte la scène, vaincu par un cancer dont il n'aura pu faire ni une composition pour percussion, ni un accessoire de scène, pas même une figure de son pandémonium gothique.MAIS, comme l'écrivait son maître Edgard Varèse, "Present day composer refuses to die", "le compositeur d'aujourd'hui dit non à la mort". ALORS, pas mort Zappa ! s'en fout la mort Zappa ! Zappa résiste ! preuve en est : tous ses albums ou presque viennent de réapparaître dans les bacs. Il est bien normal que pour le vingtième anniversaire de sa transmutation en esprit des airs et de sa fusion dans la "grande note" cosmique, France-Culture s'offre une escapade zappaienne au sein des mille et une formes que prirent, de 1953 (date de sa première "hiérophanie" musicale) à 1993, son monde poétique, sa vision politique et, avant tout, son univers de compositeur.Mais quel Zappa ? L'hydre a plusieurs têtes et le dieu mille mains et tous seront évoqués : le fomantateur du groupe Mothers of invention (version freak et free-rock de l'actionnisme dada), le dansant disciple de Varèse, Stravinsky et Webern (qui paracheva son parcours de compositeur du XXe par une collaboration avec Boulez et une histoire d'amour avec les virtuoses allemands de Ensemble modern), le militant politique qui, de batteur d'un petit combo multiracial à témoin de choix auditionné par le Sénat américain, n'eut de cesse de malmener le conservatisme WASP et la bien-pensance yankee, politicarde et télévangélique ; le metteur de pieds fétides dans tous les plats tristes et soupes figées de l'Amérique blanche (et à ce titre pornographe jovial, profanateur enjoué et blasphémateur en roue libre) et surtout l'infatigable démiurge d'un monde où Dracula et Bartok, Bugs bunny et Stockhausen, Phil Spector et Yves Tanguy cessent ENFIN d'être perçu contradictoirement.
Chez Zappa, l'oeil est à l'écoute et l'oreille visionne. La musique raconte une histoire et tout récit passe par la musique. D'où cette émission d'aujourd'hui consacrée à l'oeil zappaien. Un oeil formé comme celui de bien des petits américains par la lecture des comics (Marvel et EC comics) et la vision des classiques du cinéma fantastique (King kong, Freaks, Frankenstein) et horrifique populaire (séries Z, signées Corman entres autres, pour lesquelles Zappa avait une vraie passion). De ce monde découle maintes oeuvres musicales crées en hommage (Cheepnis) ou s'en inspirant (King kong, the return of the sun of a monster magnet etc...) En seconde partie, coup d'oeil trop rapide (heure oblige) au sexe selon Zappa, à la fois père de famille responsable et pornographe jovial, freak à la sexualité en roue libre et amateur de singularités érotiques. "Let's use your imagination, ladies and gentleman".
DVD : > King Kong - Montparnasse éditions> Freaks - MGM> The killer shrews> The beast from the haunted cave> The Wasp woman - BAC filmsCD : > Kink Kong> The muffin man> Cheepnis - Roxy and elsewhere> Return of the son of the monster magnet - Freak out> Planet of the barytone women - Bordway the hard way> Alien orifice - jazz from hell> Home run slow - Lost episodes> Billy the mountain - Just another band from L.A.> Uncle meat> Baby snakes> Fountain of love> Penis dimension - 200 motels> Stevie's spanking> Dirty love - over night sensation> Miss pinky - Zoot allures
> 5 heures pour les découvrir, 5 thèmes :
1/ "L'Artisan furieux" : Zappa et la musique du XXe siècle.** ** 2/ Freak parade : Zappa en scène. ** 3/ "Go to hell" : Zappa, acteur politique ** **4/ **"Mothers of jubilation" : Zappa et les "mauvais genres" (cinéma Z, ** ** pornographie), musique attractives, etc... **5/ L a traversée du manche : Zappa, un guitar - héros **
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