De la difficulté d’enseigner que nous sommes des primates

France Culture
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Avec
  • Valérie Sipahimalani Professeur de SVT, secrétaire générale adjointe du SNES
  • Corinne Fortin Professeur de SVT, formatrice à l'ESPE (Écoles supérieures du Professorat et de l'Éducation)
la première esquisse de la théorie de l'évolution par Charles Drawin en 1837
la première esquisse de la théorie de l'évolution par Charles Drawin en 1837

Dans le cadre de cette semaine thématique sur « sciences et religions », ce rendez-vous de "Continent Sciences" s’arrêtera plus précisément sur les difficultés que rencontrent certains enseignants de SVT. Celles-ci se produisent lorsqu’est abordé le thème de la Théorie de l’Evolution. Là, il semble important d’analyser que l'opposition à l'enseignement de l'évolution ne se manifeste pas, principalement, par des interventions en classe, d'élèves créationnistes, plus ou moins virulentes, ou de confession musulmane ou de christianisme ultra-orthodoxe, mais bien davantage par l'accès à internet dans les classe de SVT.

Cet outil fait intégralement partie de l'enseignement des sciences de la vie. Il est régulièrement utilisé par les élèves. Particulièrement pour mener des recherches documentaires. Ainsi, en sélectionnant sur le moteur de recherche les mots-clés "théorie de l'évolution" les élèves accèdent, à la fois, à des sites scientifiques et créationnistes. Pour certains élèves, c'est l'occasion de mettre en concurrence le savoir enseigné au sein de l'école et ce qui se dit hors de l'école. Cette confrontation conduit certains élèves - religieux ou pas - à interroger la validité de l'enseignement dispensé ou à préconiser le droit de chacun à croire ou non en l'évolution. Du point de vue de la laïcité il y a là un enjeu éducatif important. Les sciences sont objectives, elles exhibent leurs preuves. Elles rencontrent une dimension universelle dans leurs résultats. Leur moteur permanent est le principe du doute qu’elles appliquent à elles mêmes. Ainsi les sciences de la vie, dans ce cadre éducatif, deviennent comme synonymes du grand cadre de la laïcité.

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Valérie Sipahimalani et Corinne Fortin
Valérie Sipahimalani et Corinne Fortin
© Radio France

Musique :

" Cantate n°1*" * de Jean-Sébastien Bach par Karl Richter et le Münchener Bach Orchester ("Cantatas vol.2", Deutsche Grammophon Classics)

"How deep is the ocean" de Bill Evans ("Explorations", label Compulsion)

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