Science et religion sont-ils des domaines hétérogènes ?

France Culture
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Comment expliquer le retour en force, à partir des années 1980-1990, de la question des relations entre science et religion ?

Avec
  • Yves Gingras Professeur d’histoire des sciences à l’université du Québec à Montréal

Ce Rendez-vous de Continent Sciences part d’une interrogation. Comment expliquer le retour en force, à partir des années 1980-1990, de la question des relations entre science et religion ? On peut, en effet, remarquer l’insistance de certains milieux à des appels au « dialogue » entre ces deux domaines. On peut s’en étonner car ces derniers sont très éloignés, l’un de l’autre, et par leurs objets et par leurs méthodes. Pour s’en tenir au seul christianisme, les limites théologiques de l’autonomie de la recherche scientifique trouvent certainement leur origine dans une condamnation des plus célèbres. Celle de Galilée. C’est en 1633, que le savant florentin est condamné pour hérésie. Il faut attendre sa réhabilitation, par Jean-Paul II, après plus de trois cent cinquante ans de revendications par les savants européens. Par ailleurs Dieu et la théologie naturelle sont devenus marginaux dans le champ scientifique au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Cela à mesure que la pensée scientifique naturaliste, que la méthodologie matérialiste, s’est étendues à la physique, à la géologie, à l’histoire naturelle, aux origines de l’homme et même à l’histoire des sociétés et des religions. Pourtant, faut-il rappeler que l’ouvrage « L’évolution créatrice », de Bergson fut mis à l’Index, après sa parution, au début du XXème siècle. Face à la montée de mouvements religieux et spirituels « néoromantiques », mouvements qui rejettent les acquis des recherches scientifiques les mieux établies, Yves Gingras en appelle, simplement, à prendre le parti de la raison.

. Entretien avec Yves Gingras, auteur de L'impossible dialogue -sciences et religions ( PUF, 2016), un chercheur qui étudie l'histoire des rapports entre les deux institutions, dont chacune tente d'imposer sa vision du monde, l'une fondée sur la nature, l'autre sur le surnaturel.

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Notre invité :   Yves Gingras, est professeur à l'université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire de la chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences. Il a publié de nombreux ouvrages d'histoire et de sociologie des sciences. Les plus récents sont Sociologie des sciences ("Que sais-je ?", Puf, 2013) et Controverses : accord et désaccord en sciences sociales et humaines (CNRS, 2014).

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