- Essai radiophonique autour de la radio-activité -
Enregistrements réalisés au Japon (Fukushima-Hiroshima-Tokyo-Misaki-Shikoku) entre avril et mai 2015 – Montage juillet 2015.
Production : Amandine Casadamont
Réalisation : Amandine Casadamont et Angélique Tibau
Bruitages : Elodie Fiat
Prise de son Studio (Paris) : Manuel Couturier et Régis Nicolas
Mixage : Bruno Mourlan
Amandine Casadamont a choisi de n’enregistrer aucune de ses interviews. Elle a concentré ses enregistrements sur le paysage sonore (terre/mer - urbain/campagne). Equipée d’un compteur Geiger elle est allée à la rencontre des lieux et des personnes. Essayant de palper ce qui ne l’était pas: la radio- activité. Eblouie par la beauté des paysages et en particulier la région de Fukushima, elle a tenté de retranscrire ce mal invisible et diffus qu’est la radio activité. Contamination sournoise symbolisée ici par le son d’une perfusion, injectant avec délicatesse un poison mortel. Cette perfusion court sous le son tout au long des 56 minutes d’émission.
Le documentaire s’articule entre field recording , bruitages (réalisés à France Culture) et textes de l’auteur/productrice.
11 mars 2011, 14h46 : pendant une minute, la terre tremble avec une intensité de 9 sur l’échelle de Richter. L’épicentre est situé dans le Pacifique, à 130 km de Sendaï, nord-est du Japon.
Au même instant, A 300 km de Sendai : Tokyo, les buildings dansent, se tordent. Le sol est mouvant. La ville devient élastique, son visage se déforme. Une minute hors (du) temps.
15h50, la première vague du Tsunami frappe violement la côte nord-est du Japon. Au total trois vagues d’une vingtaine de mètres de hauteur vont s’abattre sur la côte. Trois vagues noires pétrole, emportant avec elles êtres vivants, bateaux, voitures, maisons, usines et rayant de la carte des villes entières.
Les survivants revenus sur les lieux peu de temps après la catastrophe se souviennent des corps d’enfants pendants aux branches des arbres, et ceux de familles entières aux visages blancs et figés, enfermés dans leur voiture, après avoir tenté de fuir la vague. Tout cela est bien visible. Ce qui va suivre ne l’est pas.
Fukushima Daiichi continue de contaminer, terre, mer et air. Plusieurs explosions de différents réacteurs ont eu lieu suite au tsunami. Quant au réacteur numéro 4, sa lave radioactive a transpercé sa cuve et continue son chemin…
Fukushima, le point de départ d’une nation radioactive, un mal invisible, impalpable, sans odeur, sans visage. Les radiations sont à imaginer, au risque d’oublier sa propre contamination.
L’exil,
360 000 japonais ont perdu leur logement suite à une série d’évènements séisme, tsunami, accidents nucléaires. Parmi eux, 160 000 sont des évacués du nucléaire.
La zone interdite située sur un rayon de 30 km autour de Fukushima Daichi a été rebaptisée par les autorités en trois catégories :« Zone de préparation à l’annulation de la directive de l’évacuation », « Zone de restriction de résidence et « zone de retour difficile ». Ces changements d’appellations ont pour but de préparer les habitants à retourner chez eux et à gérer eux-mêmes leur taux d’exposition à la radio-activité.
La population des régions hautement contaminées est confrontée a diverses problématiques sociales et économiques .Perte d’emploi, divorce, cancer, maladies mentales et suicides en forte hausse. Etats des lieux et réflexions autour d’un événement majeur qui a transformé une partie du monde pour 100 000 ans.
Monem Bekri,
Jean-Luc Comeau,
Miyuki Ito,
Janick Magne,
Ryoji Kurihara
Chaata Kurihara,
Ryoko Saito,
Shoishiro Shimatani,
Gurwann Tran Van Gie,
et la CRIIRAD
L'équipe
- Production
- Collaboration