Épisode 4/5 : Dirty, les sales gosses

A la manière de Tigersushi, Dirty illustre à merveille la quintessence de ces labels protéiformes de la génération numérique. Ses initiateurs Guillaume Sorge et Clovis Goux sont avant tout des référents en matière de culture musicale. Le travail qu’ils vont entamer avec leur site, mais aussi le Dirty Sound System où ils officient comme DJ, puis enfin le label, est sans équivalent et mériterait sans ambages d’être reconnu d’utilité publique.

Collectionneurs à la limite du fétichisme, ces dandys là n’ont que faire de l’habituelle rétention de savoir dont sont coutumiers les acteurs de la contre culture. Ici, l’intention est non seulement de partager, mais aussi d’éduquer, classifier, expliquer. Et toutes les configurations sont pour eux des expérimentations qui vont dans ce sens. Sound design, bandes originales de créateurs de mode, compilations époustouflantes, à l’image de cette Dirty French Psychédélics après laquelle vous n’écouterez plus jamais Bernard Lavilliers de la même façon.

Rien de surprenant à ce que Guillaume Sorge soit aujourd’hui curateur ainsi que responsable des Red Bull Studios parisiens, quand Clovis Goux distille à discrétion son savoir (musical mais aussi cinématographique, littéraire, etc) dans la presse classique et numérique hyper spécialisée. Face à l’industrie consumériste du disque qui n’en finit pas de se concentrer et presser ses artistes comme des citrons, sans cohérence autre que celle du profit, l’approche holistique des Dirty montre combien créativité, liberté et viabilité peuvent être complémentaires.

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