

Pour les 75 ans de l'Organisations des Nations Unies, nous n'aurons droit qu'à une assemblée générale dématérialisée, pressée par l'urgence sanitaire, et au pouvoir d'influence discutable. À quoi sert vraiment, aujourd'hui, l’Assemblée Générale annuelle de l’ONU ?
- Guillaume Devin professeur des universités en sciences politiques à Sciences Po Paris, chercheur au CERI
- Pierre Grosser historien, spécialiste des relations internationales, membre du Centre d’histoire de Sciences Po.
- Marie Saiget Maîtresse de conférence en sociologie à l’Université de Lille
L’Assemblée Générale des Nations Unies est l’un des principaux organes créés par la Charte de l’ONU d’octobre 1945, avec le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la cour internationale de Justice et son Secrétariat. Le fonctionnement de cette Assemblée générale réside dans le principe du « un état, une voix » - bref, le principe démocratique par excellence...
Sauf que, ces voix, précisément, ne s’exprimeront pas directement depuis le siège de l’organisation, à New York, mais seront éparpillées un peu partout dans le monde pour cause de Covid, les dirigeants ayant été invités à soumettre des messages préenregistrés qui seront diffusés dans la salle : il s'agit donc d'un exercice de démocratie mondiale « à distance ».
Une réunion virtuelle de l’Assemblée Générale des Nations Unies ne risque-t-il pas de la vider de sa substance ? Le principal intérêt de ce rendez-vous n’est-il pas, précisément, de monter à la tribune, de permettre à nos dirigeants et nos diplomates de se rencontrer, « physiquement », à l’intérieur de son enceinte mais aussi de façon plus informelle, dans ses marges ? La crise du Covid-19 est-elle le coup de grâce pour le multilatéralisme incarné par l’ONU ?
Que pèseront les « petits états » pour qui il s’agit d’un porte-voix unique pour s’adresser au monde ?
Que nous dit l’histoire sur l’importance de cette grand-messe annuelle du multilatéralisme ?
Le Conseil de Sécurité peut prendre des décisions que tous les membres des Nations Unis se sont auparavant engagés à exécuter. Ce n'est pas le cas de l'Assemblée Générale, pour laquelle on a donc des résolutions qui parlent un peu de tout, qui rappellent de grands principes, mais qui sont assez molles. Guillaume Devin
Il faut éviter une sorte de romantisme vis-à-vis du Conseil de Sécurité de l'ONU en disant qu'il incarne la hiérarchie, les grandes puissances, et que s'il était plus démocratique il fonctionnerait mieux. Comme d'autres instances diplomatiques, c'est un lieu de "deal" permanent. Pierre Grosser
Le focus du jour
10 ans d'ONU femmes. Le multilatéralisme sur les questions de genre : un sujet impossible ?
Avec Marie Saiget - Maîtresse de conférence en sociologie à l’Université de Lille
La pandémie a eu des conséquences très concrètes sur le travail des institutions onusiennes, en écourtant ou en reportant certaines sessions, notamment sur le thème de l'égalité des sexes. Marie Saiget

Extraits sonores
- Message du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, à l'occasion de la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix. (ONU, 23 avril 2020)
- Donald Trump s'adresse à l'Assemblée Générale des Nations Unies, au siège des Nations Unies, à New York. (NPR, 24 septembre 2019)
- Discours de Fidel Castro à l'ONU, en 1979, évoquant les droits de l'humanité
Extraits musicaux
- « Dancers » de Plaid (label : Warp Records)
- « Caravan » de Lion Sphere (label : Audiam)
L'équipe
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