Algérie, Tunisie : au pouvoir, les hommes du passé ne passent pas : épisode 4/4 du podcast Papy-boom : le grand défi

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika après avoir voté aux élections locales le 23 novembre 2017.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika après avoir voté aux élections locales le 23 novembre 2017. ©AFP - RYAD KRAMDI / AFP
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika après avoir voté aux élections locales le 23 novembre 2017. ©AFP - RYAD KRAMDI / AFP
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika après avoir voté aux élections locales le 23 novembre 2017. ©AFP - RYAD KRAMDI / AFP
Publicité

Bien qu’âgé de 81 ans, le président algérien Bouteflika prévoit de briguer un cinquième mandat présidentiel en 2019. La longévité de ce président qui s'accroche au pouvoir soulève de nombreuses questions quant à la réalité du jeu politique en Algérie, à sa succession et à un possible renouvellement.

Avec
  • Mohammed Hachemaoui chercheur associé à l’institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam-CNRS)
  • Feriel Lalami Fates sociologue, docteur en sociologie de l’Université de Poitiers
  • Jérôme Heurtaux politiste, ancien directeur du CEFRES à Prague, maître de conférences en science politique à l'Université Paris-Dauphine

Refus d'un renouvellement politique

Alors que la moyenne d'âge de la population africaine est de 19 ans, celle des leaders politiques s'établit à 63 ans. L’Algérie illustre parfaitement cette situation : dirigé par l’ancienne garde de l’indépendance alors que 55% de la population a moins de 30 ans, le régime algérien démontre une capacité de résilience et semble refuser toute transition qui redonnerait de l’espoir à une population de plus en plus désabusée. Et la tendance continue : soufflant ses 82 bougies en mars prochain, Abdelazziz Bouteflika prévoit de briguer un cinquième mandat lors de élections prévues au printemps prochain. 

Une figure rassurante et patriarcale 

Entre partisans de son maintien au pouvoir et partisans de sa démission, voire de sa destitution, le débat sur la capacité du président algérien à exercer ses fonctions resurgit à chaque élection. Derrière la figure rassurante du patriarche, c’est un peu de stabilité que l’on vend au peuple, le mirage d’un ordre ancien pourtant bien révolu alors que les défis sociaux et économiques s’entassent à la porte du pouvoir.

Publicité

J'appelle 'pseudo politique' toute politique qui vise à  dissimuler la politique réelle (...) Or le régime algérien mobilise cette pseudo politique en créant de toute pièce les candidats de 'l'opposition'. - M. Hachemaoui 

Alors comment comprendre une telle longévité politique ? Comment comprendre le besoin d’une figure patriarcale ? Qui dirige réellement l’Algérie et surtout, qui la dirigera après Bouteflika ? Le vieil homme serait-il le vestige de l’époque de Ben Bella et de Boumediene, comme un emplâtre sur les plaies mal cicatrisées de l’Algérie post-guerre civile ?

Une émission préparée par Marguerite Catton et Mailys André.

Extraits sonores : 

- Abdul Aziz Bouteflika en avril 1999 (France 2, itw par Thierry Thuillier, 15 avril 1999)

- Laurent Fabius lors de sa visite à Alger à propos de Bouteflika : « Il a des difficultés d’élocution » (BFM TV, 14 novembre 2014)

- Sadek Bouguetaïa, membre du bureau politique du FLN (TV5 Monde, 09 avril 2018)

- Bouteflika interrogé sur le tarmac de l’aéroport de Maison blanche par la télévision française sur son avenir politique proche (INA Algérie, archive de juin 1965)

- Bouteflika aborde la question de la coopération avec la France (INA Algérie, archive de juin 1965)

- Bouteflika, peu après son accession au pouvoir en juillet 1999, esquissait prudemment une réforme du Code de la Femme (France 2, itw par Claude Serillon, 018 juillet 1999)

- Bedj Caïd Essebsi évoquait l’avenir en politique en janvier dernier au micro de Jean-Pierre Elkabbach (CNews, 31 janvier 2018)

- Véronique Rebeyrotte interrogeait la jeunesse de Bab el Oued et notamment son rapport au pouvoir politique en place (Les Matins de France Culture en direct d’Alger, 16 mars 2012)

Extraits musicaux :

- « Border line » de DuOud (label : World Village)

- « Mafraq tareeq » du rappeur Osloob et de la flutiste Jalal Naissam (label : Les Couleurs du son)

Revue de presse internationale
7 min
Journal de 7h
12 min

L'équipe